dimanche 22 février 2015

Football

INTRODUCTION
 Rares sont les gens qui n’ont jamais assisté ou regardé une partie de Football. Ce sport Roi qui a conquis le monde trouve ses origines loin dans l’histoire. On prétend même qu’il pourrait dater de la préhistoire !Bien sûr pas sous la forme qu’on lui connaît actuellement. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’en France, avant la conquête romaine les druides jouaient un jeu de balle à l’occasion d’une pratique religieuse. Ce jeu portait le nom de « SOULE » qui signifie en latin sandale.
Au 18ième siècle, ce jeu devint un sport scolaire adopté par les élèves, et trouve un terrain propice à son développement. Mais il demeure non réglementé, et parfois confus, jusqu’au 26 octobre 1863, date de naissance du football moderne, quand les capitaines et représentants des clubs de Londres et sa région fondèrent la FOOTBALL ASSOCIATION et adoptèrent les règles du jeu.
Depuis, grâce aux marins Anglais, le football a conquis la planète et tous les peuples. Ses lois ont aussi évolué et ont été sans cesse améliorées pour faire de ce jeu une véritable sublimité ; au point que le football ne soit plus seulement une pratique collective relevant uniquement de la distraction ; il fait l’objet d’une fascination planétaire, qui se caractérise par une passion que lui vouent les masses autour du globe entier. Mr. Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football est un personnage aussi important que Mr. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU.
I - LE  FOOTBALL ET LES ETATS 
 L’importance du football pour les Etats vient du fait que celui-ci peut être un facteur de renforcement du sentiment national et d’émergence du fanatisme patriotique, ainsi que de son caractère universel surmédiatisé, qui compte beaucoup pour l’image des communautés et des régimes dans le monde.
1.1 – MOYEN D’AFFIRMATION ET DE CONSOLIDATION DU SENTIMENT NATIONALE
Les événements géopolitiques récents ont bien sûr des répercussions sur l’organisation du football. Mais ce dernier a partiellement rétroagi sur ces événements, et n’a pas eu un rôle simplement passif.
Ainsi, l’implosion des empires multinationaux européens en plusieurs Etats a eu pour effet direct la multiplication des équipes nationales en Europe. Les équipes soviétiques, yougoslaves, et tchécoslovaque n’existent plus et ont laissé la place à respectivement quinze, cinq et deux équipes nationales. Il n’est pas innocent de constater que parmi les premières manifestations de volonté des nouveaux Etats indépendants figurait la demande d’adhésion à la FIFA, comme si elle etait aussi naturelle et aussi nécessaire que celle à l’ONU ; comme si la définition de l’état ne se limitait plus aux trois éléments traditionnels, un territoire, une population, un gouvernement, et qu’il faille en ajouter un quatrième : une équipe de football.
Mais l’équipe nationale n’a pas été le simple résultat de la création d’un Etat, elle a souvent aidé à forger la nation. Le football a servi de fédérateur à une communauté traumatisée ; comme c’est le cas en Croatie : le président Tudjman lui même a demandé que le club Dynamo de Zagreb abandonne son nom historique pour prendre celui de « Croatia », déclarant que celui ci contribue à l’affirmation de la Croatie, alors que le nom Dynamo aurait signifié aux yeux du monde occidental que « nous ne nous sommes pas encore libérés de l’héritage bolchevique et balkanique »
Aussi, lorsqu’en décembre 1995 un match opposa une sélection palestinienne à l’équipe du Variété football club français avec Platini, cela paraîssait aux yeux des palestiniens comme un pas de plus sur la route de la reconnaissance qui conduit vers l’indépendance. Mais le phénomène ne joue pas que pour les Etats naissants. Un sondage publié par le journal anglais The Economist le 28 mars 1998, fait découvrir que pour les jeunes britanniques, la raison la plus souvent citée pour être fier d’être britannique était l’habileté nationale au football et non le souvenir d’un grand empire ou d’autres motifs davantage liés au sens traditionnel de la puissance.
Le football peut précéder la reconnaissance diplomatique, comme le montre l’exemple de l’équipe du Front de Libération Nationale (FLN) de l’Algérie, équipe légende, constituée de joueurs se revendiquant algériens. Une tournée effectuée en 1958 dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie a permis une reconnaissance symbolique d’une Algérie indépendante de la France
Mr Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football CAF , a écrit dans un article intitulé l’importance du football dans les pays africains «comme dans presque tous les pays du tiers monde, le football est en Afrique un puissant vecteur de l’unité nationale partout l’union sacrée se fait autour de l’équipe nationale de football, même si des rivalités politico-ethniques peuvent opposer parfois de façon violents, des équipes de zones géographiques et sociologiques antagonistes d’un pays». La meilleure illustration de l’union d’un peuple autour de son équipe nationale a été observée au Cameroun en 1994. Dans un contexte politique marqué par la contestation et de la tension, l’opération « coup de cœur » organisée par le gouvernement pour recueillir de l’argent pour la préparation des lions indomptables pour la World Cup 94 aux Etats Unis a connu un succès national qui a surpris même les autorités. Certains citoyens ont même, à l’occasion, sacrifié leurs maigres économies. Les exemples qui illustrent le rôle joué par le football dans ce domaine ne sont que trop nombreux. Et les dirigeants des Etats comprennent ceci et savent l’exploiter.

1.2 –AMPLIFICATEUR DES PASSIONS NATIONALES
Le football favorise l’amplification et  l’émergence des fanatismes patriotiques, pouvant donner lieu à de brusques poussées de passions chauvines lors des grandes confrontations footballistiques. Chaque affrontement prend ainsi toutes les apparences d’une guerre ritualisée avec forte sollicitation des emblèmes nationaux (hymne, drapeau, présence des chefs d’Etats).  Ceci s’illustrait bien en ex URSS et dans les pays fédères de l’EST. Ceux qui suivaient l’évolution du football dans l’ex Union Soviétique n’ont guère été surpris par l’explosion des nationalismes qui succéda à la disparition de l’Etat Soviétique en décembre 1991. A l’occasion de certains matchs entre’ clubs de républiques différentes, les heurts et les violences à caractère nationaliste étaient fréquents. Les rencontres opposant notamment le Spartak de Mousco au Dynamo de Kiev donnaient régulièrement lieu à des déchaînements, et à des manifestations d’après match . L’une des premières décisions prise par la Lituanie, après sa déclaration unilatérale d’indépendance , fut de retirer ses équipes de football de la ligue soviétique. Se que fit également la Géorgie, qui mit très vite sur pied une coupe et un championnat locaux, et adhéra directement à la FIFA.   Des problèmes du même ordre étaient fréquents en Yougoslavie. Les haines politiques et les passions nationalistes  se donnaient libre cours dans les stades. Le 13 mai 1990, à Zagreb (Croatie), le match opposant le Dynamo local à l’étoile rouge de Belgrade (Serbie) donna lieu à de très violents heurts interethniques (soixante et un blessés). En Tchécoslovaquie aussi, les supporters slovaques du club slovan de Bratislava et les partisans tchèques du sparta de Prague s’affrontaient régulièrement sur fond d’antagonismes nationalistes et annonçaient la séparation en deux états souverains à venir.
Le football porte ainsi au paroxysme les crises entre nationalités ; et de plus se répand l’idée que l’un des attributs de l’indépendance d’un Etat - nation est précisément l’équipe – nation, dépositaire d’un énorme investissement symbolique et synthèse des «  grandes vertus patriotiques ». Dans les zones de conflits endémiques ou de guerre,  le football, parce qu’il mobilise des foules et exaspère les passions, reflète fidèlement la violence des antagonismes. En Israël, par exemple, les grands clubs sont directement affiliés aux parties politiques. Dans les territoires palestiniens autonomes (Gaza et Cisjordanie), les rencontres de football furent interdites après le début de l’intifada, les autorités militaires israéliennes craignant les éventuels débordements d ‘après - match. Autre lieu de crise, l’Irlande du Nord. Comme dans la vie politique, le clivage confessionnel entre catholiques et protestants se retrouve dans les stades. Un exemple : le club Belfast, lindfield, où dirigeants, joueurs et supporters sont exclusivement protestants, n’est pas autorisé, pour des raisons de sécurité, à rencontrer le seul club catholique de la ville, Clifton ville, sur le terrain de celui-ci, situé en plein territoire catholique. Les matchs aller et retour se disputent sous haute surveillance en terrain neutre.
Cette opposition confessionnelle entre catholique et protestants est une importante caractéristique du football  du Royaume Uni. On la retrouve en Ecosse et en Angleterre, où elle donne lieu à deux fortes rivalités qui sont à l’origine, en partie, du hooliganisme. Le 2 janvier 1971, à Glasgow, le match entre le club catholique du Celtic et le club protestant des rangers s’acheva par des heurts extrêmement violents ayant fait soixante-dix morts et une centaine de blessés.  Les autres continents ne sont pas à  l’abri. en Amérique central, en juin 1969, un match opposant le Salvador au Honduras s’acheva dans la confusion, provoquant la rupture des relations entre les deux états, suivie d’une déclaration de guerre et de l’invasion du Honduras par l’armée salvadorienne. A Lima, un but refusé lors d’un match entre le Pérou et l’Argentine avait provoqué, le 23 mai 1964, une bagarre générale où explosèrent les antagonismes nationalistes. Bilan : trois cents vingt mort  et plus de mille blessés.

1.3 –RELAIS POUR L’IMAGE DANS LE MONDE :

Le football a prouvé qu’il pouvait constituer, pour certains états, un formidable relais pour leur image dans le monde. En effet, le caractère universel de ce jeu, soutenu par une forte médiatisation et un large public passionné et accro au football fait des joueurs et des équipes de véritables ambassadeurs de leur pays.   Ainsi, Roger Milla, grâce à sa légendaire prestation au mondial italien de 1990,  a fait connaître le Cameroun aux quatre coins de la planète. Mr Issa Hayatou a écrit : « Mes nombreux voyages à travers le monde m’ont convaincu qu’il n’existe pratiquement pas un seul pays où l’on n’ait entendu parler de Roger Milla, et donc du Cameroun, puisque sur ce plan l’un s’identifie désormais à l’autre. même trente ans de diplomatie active n’avaient pas réussi à donner un tel résultat ».
L’exemple le plus illustrant est celui des pays de Amérique de sud. Ne connaît-on pas l’argentine surtout à travers Maradona ? le Brésil à travers Pelé, Romario, Ronaldo,… ? Malgré ses limitations, on sait ce que les performances et le style de l’équipe du Brésil apportent comme plus- value d’image à ce pays sur la scène internationale.
N’allons pas aussi loin ; lors de la coupe du monde Mexico 1970, au cours du match Maroc – Allemagne, lorsque notre joueur national Hommane marqua le 1er but dans les filets Allemands, tout le monde a cherché à savoir où se trouve le Maroc.  Ces exemples montrent bien que le football est devenu un vecteur incomparable d’image de notoriété internationale, pour ceux qui pratiquent en vedette (les footballeurs), mais aussi pour toutes les collectivités que représentent ces footballeurs, qu’il s’agisse de villes, de régions, ou de nations. C’est vrai pour les villes dont le football permet, presque à lui seul, de sublimer la réputation internationale, y compris lorsque le climat et/ou la conjoncture économique et sociale n’y sont guère souriants. C’est vrai aussi pour les régions qui assurent ainsi leur promotion, par fois de manière ambiguë, comme c’est le cas en Espagne, où basques, catalans et galiciens essayent de détourner le football au profit de leurs thèses et promouvoir leurs régions poussés par un élan de patriotisme local. Le football a servi aussi comme instrument de promotion pour des régimes  politiques. Le premier régime qui instrumentalisa le football fut le fascisme de Benito  Mussolini . L’Italie organisa, en 1934, la deuxième coupe du monde qu’elle remporta, ce qui lui fournit l’occasion d’une action de propagande sans équivalent dans l’histoire. Mussolini fut le premier à considérer les joueurs de l’équipe d’Italie comme des soldats au service de la cause nationale. Dans le même ordre d’idée, le régime communiste de l’ex  Union soviétique instrumentalisa le sport en général, et le football en particulier pour montrer au monde une image d’un communisme fort et épanoui. Ainsi, le football est peut être l’une des dernières mises en scène efficaces de la nation et de sa cohésion. On peut avec une certaine légitimité considérer qu’au-delà des nombreuses fractures, sociales et autres, le football est l’image de la nation dans le champ sportif. L’importance du football pour les états est grande, il est souvent utilisé pour consolider la cohésion nationale et relancer le sentiment patriotique des peuples. Il est aussi exploité comme relais pour l’image d’un pays dans le monde. Mais ce n’est pas tout. Le caractère universel du football et la passion qu’il génère feront de lui un jeu et un grand business qui ne manque pas d’enjeux.

II - LES  ENJEUX ECONOMIQUES DU FOOTBALL

 Pour analyser l'enjeu économique international du football, il sera  procédé d'abord à une approche macro-économique en montrant que l'on peut considérer le football et plus précisément la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) comme une multinationale aux enjeux planétaires, puis dans la seconde partie, plus micro-économique, on reviendra à l'échelle du club, pour constater que celui-ci a de plus en plus besoin d'adopter une stratégie de développement international.
2.1 - UNE MULTINATIONALE AUX ENJEUX PLANETAIRES

Le football a connu un développement international rapide ;le football britannique s'organise très rapidement et, très vite, des industriels s'y intéressent et créent de toutes pièces des équipes. Dès 1888, le premier championnat professionnel se disputait en Grande-Bretagne. Parallèlement à cette structuration au Royaume-Uni, le football s'exporte par les étudiants venus faire leurs études dans les collèges britanniques. Ils rentrent ensuite chez eux, un ballon de football dans leurs bagages; il se développe également à partir des missions commerciales et des compagnies britanniques qui participent à la construction des chemins de fer en Amérique du Sud et des entrepôts frigorifiques en Argentine. Dès le début du XXème  siècle, le football était présent en Europe, sur le continent asiatique, au Pakistan, en Inde, et sur le continent d'Amérique du Sud, et la Fédération internationale est créée en 1906. Si son développement rapide hors du Royaume-Uni lui confère son caractère international, son organisation donne au football l'allure d'une multinationale.
Au sommet de l'organisation, on trouve la FIFA puis les Confédérations ou Associations de football de chaque continent, et enfin les Fédérations et les ligues de football des pays.
Il s'agit donc d'une structure de type pyramidal où, théoriquement, les dirigeants à chaque niveau hiérarchique sont les représentants des pratiquants de base.
Au début du siècle apparaît le salariat comme mode d'exercice de cette activité. Le football reste un jeu, mais, il devient aussi une activité professionnelle Depuis 1950, c'est la commercialisation de ce spectacle à l'échelle de la planète qui caractérise le monde du football et le monde du sport en général, avec l'internationalisation des compétitions (les coupes européennes datent du milieu des années cinquante), leur médiatisation et la pénétration de capitaux extérieurs à la sphère sportive de plus en plus importante , ce qui a eu comme effet la croissance du nombre de pratiquants.
Celui qui compte le plus grand nombre de footballeurs est le sous-continent asiatique avec 75 millions de pratiquants. Le marché européen étant arrivé à une phase de saturation, le football a besoin de se développer sur d'autres continents. Le choix des Etats-Unis pour organiser la Coupe du monde de 1994 répondait à cet objectif. Mais, malgré l'engouement que celle-ci a généré, le football a du mal à y concurrencer les sports traditionnels que sont le base-ball, le basket-ball et le football américain. Cependant, l'immigration des Mexicains et la forte hispanisation du sud des Etats-Unis peuvent favoriser le développement du football sur cette partie du continent.
Le choix du Japon et de la Corée du Sud pour organiser la Coupe du monde de 2002 répond au souci de développer le football en Asie avec, en perspective, la conquête du monde chinois.
Pour alimenter cette croissance, le football a besoin d’événements et de spectacles planétaires. La principale mission de la FIFA est d'assurer le développement et l'expansion du football. Pour cela elle organise de plus en plus de compétitions. Aux deux compétitions traditionnelles, la Coupe du monde qui s'est déroulée pour la première fois en Uruguay en 1930 et le Tournoi olympique, sont venus s'ajouter le championnat des moins de vingt ans, celui des moins de dix-sept ans, le championnat du monde féminin et le championnat du monde en salle. Le pouvoir que possède la FIFA aujourd'hui ne permet pas de soutenir la thèse affirmant que l' on a affaire à une cartellisation du football. Cela est sans doute plus vrai à l'échelle continentale et nationale. On peut ainsi considérer que l'UEFA ou la CAF sont des cartels qui organisent des compétitions à l'échelle des continents, dans le but d'accroître le profit collectif de l'ensemble des clubs participant à la compétition. Le pouvoir de la FIFA vient du monopole qu'elle détient sur les événements qu'elle organise. Celui-ci commence avec le choix du pays organisateur. À l'exception du Tournoi olympique, la FIFA décide du lieu où se déroulent ses compétitions, ce qui lui confère un pouvoir non seulement politique, mais aussi économique. En effet, si le football est une pratique pour 160 millions de personnes, c'est aussi un spectacle de plus en plus diffusé. Ainsi, trente-sept milliards de personnes, en audience cumulée, ont regardé la Coupe du monde 1998 à la télévision, faisant de cet événement le plus médiatisé de la planète, largement devant les Jeux olympiques ( 19 millions de téléspectateurs pour les Jeux de 1996).
Le pouvoir de la FIFA s'exerce ensuite par les contraintes qu'elle impose au Comité d'organisation. Sans entrer dans le détail de l'organisation, rappelons que pour 1998, celle-ci fut à la charge du Comité français d'organisation (CFO). Celui-ci n'avait que des pouvoirs limités. En effet, la  FIFA a encaissé les droits de télévision et la majeure partie des recettes du sponsorisme. La gestion de ces droits est confiée à une société, International Sports Leisure (ISL), société créée, en 1983, par Horst Dassler, fondateur d'Adidas, et basée à Neuchâtel en Suisse. Le Comité d'organisation n'avait le choix que des partenaires nationaux.
Le compte de la Coupe du monde 1998 fait apparaître une recette qui equivaut à 2,7 milliards de Dirhams (MDH) pour la FIFA. Celle-ci provient pour 130 millions des billets d'entrée: il s'agit d'un forfait négocié par la FIFA avec le CFO, la différence entre le forfait et les ventes allant au Comité d'organisation. Les droits de télévision représentent 1,26 MDH. C'est un montant assez faible comparé à celui qu'a obtenu la FIFA pour la Coupe du monde de 2002 : 7,8 MDH, et celle de 2006 pour 9 milliard. Ceci s'explique par le fait que le contrat pour 1998 a été signé en 1988 à une époque où la concurrence entre les chaînes était plus faible. La troisième catégorie de recettes est constituée par les sponsors et la publicité. Elle est évaluée à 660 de millions de Dirhams. Les douze sponsors officiels sont tous des firmes multinationales intéressées par le vaste gisement d'audience que constitue une Coupe du monde de football. Par ordre alphabétique, les douze sont: Adidas, Budweiser, Canon, Coca-Cola, Fujifilm, Gillet te, JVC, Master Card, McDonald's, Opel, Philips, Snickers (Mars). Chacun verse environ 900 millions de Dirhams sur quatre ans pour bénéficier de l'exploitation mondiale de l'événement. Le bénéfice de la FIFA est estimé à 40 % de ses recettes, soit plus d’un  MDH. Il sera réparti pour 30% au Comité d'organisation et pour 70 % aux trente-deux équipes qualifiées, au prorata des matchs joués. La masse financière qui est drainée par le football sur l'ensemble de la planète est estimée à 2250 milliards de Dirhams, soit l'équivalent du budget d’une grande puissance mondiale.
2.2 - LE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL : UNE NECESSITE POUR LES CLUBS

Un club professionnel est une petite entreprise qui ne peut pas se développer sur son simple marché national. Il faut qu'il s'ouvre de plus en plus aux compétitions internationales. Cette ouverture accroît ses revenus mais, pour participer à des compétitions internationales, les clubs doivent être de plus en plus compétitifs et pour cela ils ont besoin de capitaux...
La principale source de revenus provient des droits de télévision. Le football arrive en tête des émissions préférées par les téléspectateurs dans presque tous les pays et les records d'audience des émissions sportives sont détenus par des matchs de- football. Certains événements comme des matchs de finales  peuvent même occuper les premières places, toutes émissions confondues. De ce fait, le football occupe la première place dans les grilles de diffusion du sport sur les chaînes de télévision. Prenons quelques exemples: En Italie le match de la Coupe du monde qui opposait l'Italie à l'Argentine juillet 1990 occupe la première place du classement des meilleures audiences des dix dernières années avec 27,5 millions de téléspectateurs et 87,2 % du marché. Les neuf autres places sont occupées par des matchs de football. En Allemagne, les chaînes de télévision ont diffusé 3 685 heures de football en 1996. Ce sport arrive largement devant le tennis (2 152 heures), les sports mécaniques (I777 heures), le cyclisme (769 heures) et la boxe (681 heures).
En général, dans la plupart des continents, depuis 1994, le football occupe très largement la première place des sports diffusés à la télévision. En effet, détrôné par le tennis au début des années quatre-vingt-dix, le football est redevenu le premier sport télévisé avec deux fois plus d'heures que son suivant immédiat. En terme d'audience, les premières places des émissions de sport sont occupées par les matchs de football, et en 1997, c'est le tirage au sort de la Coupe du monde qui a réuni le plus grand nombre de téléspectateurs. Viennent ensuite quinze autres matchs de football avec plus de 7 millions de téléspectateurs. On constate donc, non seulement que les matchs de football génèrent les plus fortes audiences sportives, mais aussi que ces matchs concernent le plus souvent des compétitions internationales. On comprend donc l'enjeu que représentent ces matchs pour les chaînes qui y voient un moyen d'assurer une audience importante ou qui utilisent le sport en général et le football en particulier comme produit d'appel pour attirer les abonnés à leurs réseaux. Elles sont prêtes à payer de fortes sommes pour s'en assurer l'exclusivité, Dans certains cas, c'est même une véritable guerre économique et juridique que se livrent les chaînes, comme ce fut le cas en Espagne. Les deux bouquets numériques espagnols, Via Digital (Telefonica) et Canal Satellite (Canal Plus Espagne) ont attendu la fin du mois de novembre 1997 pour conclure un accord afin de diffuser, dans des conditions d'égalité parfaite, les matchs de football que les chaînes traditionnelles n'auront pas retenus pour leurs diffusions hebdomadaires.
Ces guerres bénéficient aux clubs qui voient augmenter sensiblement les sommes qui leur sont versées, aussi bien pour les matchs de championnat que pour les matchs internationaux. Ainsi, le football anglais et espagnol a multiplié par cinq ses recettes télévisuelles en deux ans, tandis qu'elles doublaient dans les autres pays. Si la structure du paysage audiovisuel de chaque pays et les rivalités concurrentielles existant non seulement entre les chaînes d’un même réseau, mais entre les systèmes eux-mêmes (hertziens, numériques, câblés) expliquent le montant global des droits, la stratégie des clubs permet de définir les règles de répartition entre eux.
Face aux recettes que constituent les droits de retransmission, la tentation est grande pour chaque club d'en négocier individuellement le montant. Se trouve alors posée la question, classique en économie du sport, du propriétaire des droits et l'objectif qu'il recherche. Les droits appartiennent-ils au club ou à la ligue qui organise les compétitions ?
Dans une logique de maximisation de leurs revenus, les clubs les plus forts sont tentés de négocier seuls. Ils peuvent même être tentés de créer leurs propres chaînes de télévision comme le souhaite le Bayern .de Munich. Dans une logique de maximisation des revenus de l'ensemble des clubs, ceux-ci sont incités à se regrouper, constituant ainsi un cartel qui négocie au nom de tous et répartit ensuite la masse selon des règles définies à l'avance. Mais les fédérations, qui détiennent les droits des championnats nationaux, n'ont pas intérêt à voir se développer une super Ligue européenne qui les priverait d'une partie des recettes en provenance de la télévision.
L'importance des enjeux incite alors certains groupes de communication multimédias à jouer sur les deux tableaux et être à la fois diffuseurs et propriétaires de clubs. C'est le cas du groupe Fininvest de S. Berlusconi, propriétaire de l'AC Milan, et de Canal Plus. La participation à une compétition internationale n'accroît pas seulement les recettes en provenance des chaînes de télévision. En effet, par un effet de synergie, l'audience qu'offre une retransmission télévisée attire les sponsors. Les sommes qu'ils sont prêts à verser à des clubs qualifiés, ou susceptibles de se qualifier pour les compétitions internationales, augmentent sensiblement. Les entreprises multinationales voient ici l'occasion de développer leur stratégie de communication internationale. C'est ainsi qu'Opel est sponsor du PSG, du Bayern de Munich, de l'AC Milan et de la Coupe du monde, ou que le groupe Sony est présent sur les maillots à Montpellier, Bordeaux, Nantes, possède des panneaux sur presque tous les stades et sponsorise la Ligue des champions.   Participer à une Coupe d'Europe constitue une manne non négligeable. Ainsi, pour la saison 1996-1997, les deux clubs finalistes de la Ligue des champions ont perçu de l'UEFA respectivement l’équivalent de 130 millions de Dirhams pour le Borussia de Dortmund, et 120 millions  pour la Juventus de Turin. La participation aux matchs de groupe garantissait à chaque club 21 millions de Dirhams auxquels venaient s'ajouter 16,8 millions de Dirhams pour une qualification aux quarts de finale, 18 millions de Dirhams pour disputer les demi-finales et 24 millions à chaque finaliste. Au total l'UEFA a distribué 882 millions de Dirhams aux seize clubs qualifiés pour la Ligue des champions. Aussi, pour être compétitifs, les clubs doivent aligner les meilleures équipes possibles. Depuis l'arrêt rendu par la Cour de justice des Communautés européennes le 15 décembre 1995 dans le cadre de l'affaire Bosman, le football n'est plus considéré comme un phénomène particulier, mais comme un phénomène économique doté d'une logique commune, et les sportifs, comme les autres salariés, peuvent circuler librement à l'intérieur de la Communauté européenne. Cette libre circulation pouvait difficilement s'appliquer à une partie seulement des membres de l'UEFA, aussi celle-ci a-t-elle décidé d'appliquer la nouvelle règle à l'ensemble des fédérations nationales relevant de son autorité. Il s'en est suivi un vaste mouvement de footballeurs attirés par les rémunérations alléchantes offertes par les clubs les plus riches. Les clubs français, incapables qu'ils étaient de pouvoir offrir les mêmes rémunérations à leurs vedettes, ont été les principales victimes de ce mouvement. Les dirigeants du football français mettent alors en évidence une situation de concurrence inégale face aux clubs étrangers, tant au niveau de leurs ressources que par rapport à la situation fiscale et sociale. Ainsi, pour un salaire mensuel de 100000 F, les charges patronales s'élèvent à 55000 F en France contre 3610 F en Italie et un peu plus de 5 000 F en Allemagne et en Espagne! Mais ces chiffres traduisent une protection sociale des joueurs différente. Dans le cas français, le joueur est salarié et bénéficie de ce fait d'une forte protection sociale, y compris en cas d'accident, alors que dans les autres pays, le sportif doit contracter des assurances tant pour la couverture des risques maladies et accidents que pour sa retraite.
L'harmonisation des systèmes de protection sociale et des régimes fiscaux n'étant pas encore réalisée, les inégalités entre charges vont demeurer non seulement entre les clubs d'Europe mais entre tous les clubs de la planète. Les pays moins développé constituent alors un réservoir de main d’œuvre dans lequel les grands clubs vont s'approvisionner. Compte tenu de leurs qualités athlétiques et techniques, les Africains et les Brésiliens offrent de perspectives de plus-values intéressantes. À chaque  transfert, les agents des joueurs encaissent des primes substantielles et certains changements de clubs apparaissent plus comme un moyen d'accroître les revenus des agents que comme des réponses à un réel problème sportif. Le vaste exode des sportifs des pays en voie de développement vers les pays développés concerne actuellement plus de 700 joueurs brésiliens et les clubs affinent leurs stratégies de recrutement en organisant de véritables réseaux. À cet égard, citons le projet africain du Paris-Saint-Germain d'ouvrir un centre de formation au Burkina Faso. Ce centre de formation verrait passer à peu près 6 000 jeunes joueurs de moins de quatorze ans, issus de tous les pays limitrophes du Burkina Faso (Mali, Niger, Nigeria, Mauritanie...). Seuls les meilleurs émergeraient et iraient en Tunisie; ils seraient entraînés au centre de formation de l'Espérance de Tunis et iraient ensuite à Genève, où le PSG a signé une convention avec le Cervette. Enfin, le ou les deux ou trois joueurs susceptibles d'évoluer dans l'équipe première du PSG se retrouveraient à Paris Bien évidemment, derrière ce schéma, il y a une interpénétration, très forte entre les intérêts du PSG et les intérêts de Canal Plus. Notons enfin que les grands clubs sont de plus en plus tentés par la recherche de capitaux sur les marchés financiers et pour cela ils cherchent à être côtés en bourse. Vingt clubs britanniques le sont déjà, les clubs italiens vont l'être ainsi que des clubs hollandais et portugais. Si les clubs de football sont, malgré leur forte notoriété plus comparable en termes de chiffre d'affaires à des PME qu’à des firmes multinationales, il est incontestable que les placements en valeur de sport se développent et intéressent de plus en plus les investisseurs. Enfin, il faut noter que les compétitions internationales, du fait de leur grande médiatisation, accroissent la notoriété des clubs, des villes et des partenaires qui les soutiennent. Ceux-ci bénéficient également de l'image véhiculée par le sport : dynamisme, combativité, sport de compétition, jeunesse…
Ainsi, la fin de ce siècle est marquée par l’intrusion assez brutale de la sphère économique dans le football. La participation du secteur boursier et bancaire est en continuelle croissance.
Lorsqu’on sait que le transfert de l’international français Zineddine Zidane s’est effectué à plus de 70 millions de dollars, que des joueurs de football touchent plus de 40 milles dollars par semaine, on peut avoir une idée sur l’énorme enjeu économique de ce « jeu ». Mais les enjeux cachés dans le football ne sont pas seulement d’aspect économique, derrière l’événement, derrière le match, se trouvent de nombreuses éxploitations stratégiques pouvant être investies à plusieurs fins.
III- FOOTBALL ENTRE POLITIQUE ET DIPLOMATIE :

Le football fait partie de la politique. Sa présence est sentie à tous les niveaux. Il peut être utilisé comme support de propagande, ou comme outil diplomatique. Il peut être aussi un catalyseur de conflits ou une source de réconciliation.

3.1- DANS LES GRIFFES DE LA PROPAGANDE POLITIQUE 

Les sports de masse, et en particulier le football, permettent ; surtout dans les pays où la communication reste contrôlée par le pouvoir, de rassembler des partisans pour exprimer collectivement une position politique. Ils fournissent une occasion de forcer, d’obliger la télévision – nécessairement présente – à diffuser en direct un contre message à l’adresse du pays ou du monde entier.
Les gens qui suivent la ligua espagnole, se souviennent des derniers événements qui ont eu lieu avant le coup d’envoi du match opposant le FC. Barcelone et le Real de Madrid en mars 2002, lorsque deux sympathisants de l’anti-mondialisation ont pénétré au terrain et se sont enchaînés aux buts sous les objectifs des caméras de télévision qui étaient là pour couvrir le match.
Aussi, massés dans le stade d’Alger pour assister à la finale de la coupe, des milliers de spectateurs criaient à l’unisson :  « l’armée, le peuple, avec Madani ! », sans rapport avec le football. C’était en avril 1990, avec les grandes manifestations du front Islamique du salut(Fis) et alors que les médias officiels minimisaient l’influence de M.Abbassi Madani.
Comme il a été mentionné auparavant, le premier régime qui  instrumentalisa le football fut le fascisme de Benito Mussolini. Les fascistes ont développé l’idée que « le football permettait de rassembler dans un espace propice à la mise en scène, des foules considérables ; d’exercer sur celles-ci une forte pression et d’entretenir les pulsions nationalistes des masses »
En 1934, la 2ème édition de la coupe du monde de football eut lieu en Italie, et fut l’occasion d’un déferlement de propagande fasciste. Mussolini présenta la victoire de l’Italie comme la victoire du fascisme sur les autres idéologies, et il inspira fortement Hitler  qui utilisa de la même manière les jeux olympiques  de Berlin en 1936.
Le régime fasciste a permis aux sportifs italiens de s’illustrer sur la scène internationale . dans les années 20 et 30, les stades fleurissent dans toute l’Italie, comme celui de Turin nommé Benito Mussolini, d’une capacité de cinquante mille places. Le point ultime sera atteint en 1934 lorsque l’Italie organisa la seconde coupe du monde du football, avec sur l’affiche officielle un footballeur le bras tendu. Le président de la Fédération italienne de football, le général Vaccaro déclara :  «  le but ultime de la manifestation sera de monter à l’univers ce qu’est l’idéal fasciste du sport. » L’Italie remporta cette coupe. Au lendemain de cette victoire, on pouvait lire dans le journal II Messaggero :  « Au lever du drapeau tricolore sur la plus haute hampe du stade, la multitude ressent l’émotion esthétique d ‘avoir gagné la primauté mondiale dans le plus fascinant des sports. Et dans cette instant où est consacré la grande victoire – fruit de tant d’efforts- la foule offre au duce sa gratitude. C’est au nom de Mussolini que notre «équipe s’est battue à Florence ; à Milan et hier à Rome, pour la conquête du titre mondial. »
En 1938, alors qu’ils avaient remporté la 3ème édition qui avait eu lieu en France, les joueurs italiens reçus par le duce à Venise  revêtirent l’uniforme avant de poser pour la photographie.
En 1978, la junte argentine voulut faire de la coupe du monde ; qui avait été  attribuée à Buenos Aires avant que cette sanglante dictature ne s’installe ; la vitrine de son régime. Les voix qui s’élevaient dans les démocraties pour boycotter cette coupe du monde ne furent pas suivies.
Les opposants à la  junte profitèrent de l’occasion pour procéder à une contre propagande et exposer au monde entier à travers la presse  internationale, présente pour couvrir l’événement sportif, les tortures et les assassinats de la junte.
Dans la même optique, la victoire de l’équipe de RDA sur celle de RFA le 22 juin lors de la coupe du monde de 1974 qui se tenait sur le sol ouest – allemand, a été  vue comme une victoire du socialisme sur le capitalisme.
3.2 - LE FOOTBALL ENTRE GUERRE, SANCTION ET RECONCILIATIONS

L’histoire montre que le football a été à maintes reprises au carrefour entre guerre, sanctions et réconciliations. Comment à ce stade ne pas évoquer la fameuse « guerre du football » qui a opposé en 1969 le Salvador au Honduras, à la suite d’une rencontre qualificative de la coupe du monde en 1970 de la zone CONCACAF (Amérique du nord, Amérique centrale et Caraïbes) ? le 8 juin 1969, le Honduras bat le Salvador 1 à 0, grâce à un but marqué à la dernière minute. Les Salvadoriens n’étaient pas au mieux de leur forme, car des supporters du Honduras avaient organisé un vacarme international la nuit précédente autour  de leur hôtel pour les empêcher de dormir. Le match retour se déroula dans une ambiance hostile. L’équipe du Honduras a été même conduite au stade dans un véhicule blindé ; le drapeau Hondurien qui était au mât  était déchiré, et l’équipe a perdu 3 à 0 . deux supporters Honduriens furent tués et la frontière entre les deux Etats fut fermée. Des milices armées expropriaient les paysans salvadoriens installés au Honduras. Le Salvador rompu  ses relations diplomatiques avec Tegucigalpa. Le Salvador l’emporta 3 à 2 le 29 juin lors du match d ‘appui qui eut lieu au Mexique.  Les milices honduriennes se vengèrent de nouveau sur les expatriés salvadoriens. L’armée salvadorienne attaque alors le Honduras le 14 juillet 1969, une guerre qui a duré quatre jours avant que l’Organisation des Etats Américains (OEA) obtienne un cessez-le-feu et le retrait des troupes salvadoriennes.
 Dire que le football était la cause de cette guerre serait exagéré. Mais le ballon rond fut certainement le catalyseur. En réalité, le Honduras, avec une densité de dix-huit habitants par kilomètre carré, avait toujours joué le rôle de déversoir pour le Salvador surpeuplé. Trois cent mille salvadoriens étaient établis, la plupart illégalement, sur les terres honduriennes aux frontalières du Salvador. Des tensions très fortes dérivaient de cette situation. Par ailleurs, le gouvernement du Honduras avait dans la confrontation avec le Salvador le moyen de refaire une union nationale et de briser la contestation politique interne.
Cet exemple montre que le football a été pour beaucoup dans le déclenchement de cette guerre. C’est vrai qu’il ne fut qu’un prétexte, mais pour être ainsi, il faut qu’il ait pour la population une énorme importance.
Le football a également été un moyen de punir la Yougoslavie. L’équipe yougoslave a été exclue de l’Euro 1992, Belgrade était tenue pour responsable de la guerre. Pour la communauté internationale qui a pris cette sanction, c’était un moyen d’agir symboliquement mais durement contre Belgrade sans prendre de risques militaires. La décision a été très durement ressentie par les serbes et marquait plus que toute autre leur exclusion de la communauté internationale.
             De même, en 1998, la Suède allait proposer l’exclusion de la Yougoslavie de la coupe du monde, si le président Milosevic n’entamait pas des négociations avec les albanais du Kosovo, où la police venait de faire vingt morts.
Toujours en Europe ; est-il besoin de rappeler que «  le geste brutal du gardien de but allemand Schumacher à l’égard de l’arrière français Battiston, au cours de la coupe du monde  1982, a fait faire un pas en arrière à la réconciliation entre la France et l’Allemagne. de même que le dramatique affrontement entre les supporters italiens et les supporters anglais au stade de Heysel, à Bruxelles, à l’occasion d’une finale de la coupe d’Europe, a jeté pendant quelque temps une certaine ombre dans les relations entre Anglais et Italiens »
Mais le football peut aussi servir à la pacification. Le 20 mars 1994, alors que le rôle de la Forpronu est contesté par la population bosniaque, son commandant en chef, un général britannique, organise un match entre le club de Sarajevo et la Forpronu. L’objectif est de montrer que Sarajevo vit de nouveau en paix puisque l’on peut jouer au football.
Le football peut aussi permettre grâce à sa force symbolique des réconciliations. Le libérien George Weah, a fait beaucoup pour que l’équipe nationale soit un élément d’unité dans un pays déchiré par la guerre civile. Son message de paix était largement facilité du fait qu’il soit une star de football.
3.3 - FOOTBALL ET DIPLOMATIE 

Ayant une importance de plus en plus forte dans les relations internationales, le football peu jouer un rôle d’accompagnement diplomatique. L’attribution de la coupe du monde qui aura lieu en 2002 a donné lieu à une intense bataille diplomatique. Pour la première fois, elle ne sera pas organisée en Amérique ou en Europe, mais en Asie, comme symbole de sa mondialisation. Deux pays se battaient pour avoir cet honneur : le Japon et la Corée du sud.
  L ‘empire du soleil levant est un pays relativement neuf pour le football, mais celui ci s’y développe rapidement et le riche Japon est un marché prometteur. Pour le japon, l’attribution de la coupe du monde était un moyen d ‘affirmer sa prééminence  régionale ; pour la Corée, de la contester et de permettre la reprise des contacts avec la Corée du Nord dont elle est séparée depuis la fin de la seconde guerre mondiale, après avoir vécu pendant 1500 ans comme une seule nation. La FIFA décida finalement de partager l’organisation de cette coupe du monde entre les deux prétendants. Pour Michel Platini « c’est en fait une décision politique, qui n’est pas bonne pour le football » c’est en effet une décision politique ayant pour but de rapprocher le Japon et la Corée, ennemis traditionnels et entre lesquels ni l’enracinement de la démocracie, ni la réussite économique n’ont réussi à refermer les plaies de l’histoire (colonisation de la Corée par le Japon à partir de 1910 et utilisation par la force de 200000 jeunes coréennes pendant la guerre mondiale comme prostituées pour satisfaire les besoin de l’armée japonaise).
« Si Joào Havelange veut le prix de la paix, il faut qu’il donne la coupe du monde à la Corée, la coupe du monde contribuerait à la paix. Il n’y a pas seulement un but sportif ou économique dans notre candidature, mais aussi un objectif pacifique » expliquait le docteur Chung Mongo Joo, président de la fédération coréenne de football, mais aussi  vice président de la FIFA. Joâo Havelange allait d’ailleurs en 1998 proposer au président nord – coréen de former une équipe unifiée de la Corée pour la coupe du monde 2002.
Au delà du caractère nécessairement mégalomane de la décision de celui qui a dirigé pendant 24 ans la FIFA, il faut garder la raison. Si les deux Corée ont politiquement décidé de se rapprocher, le football pourra être l’un des moyens mis à leur disposition pour opérer ce rapprochement.
L’amour du ballon rond, aussi fort soit-il, ne suffira pas à réunifier la Corée, pas plus qu’à résoudre le conflit Israëlo-Palestinien. La FIFA ne pourra pas à elle seule réussir là ou l’ONU, les Etats-Unis, la Russie, l’Europe, le pape et le monde arabe ont échoué, mais elle pourra faciliter un processus décidé par ailleurs, en lui fournissant un environnement favorable. Le football est un moyen symbolique, donc important, qui peut interférer dans leur processus international. Il ne sera pas la raison déterminante, mais ne sera pas non plus d’aucune importance.
Lorsque Jaque Chirac a fait une visite du 11 au 16 mars 1999 dans les quatre pays du marché commun sud-américain, le Mercosur(Brésil, Uruguay, Paraguay, Argentine) et en Bolivie pour marquer le retour de la France sur le continent  Sud-américain, et qu’il a milité pour un rapprochement Européo-Latino-Américain en  rejetant l’hégémonie traditionnelle des Etats-Unis, il a pris soin d’emmener avec lui Michel Platini.
Pour améliorer l’image de la France, le président se sert du football dont il sait l’importance dans cette région. C’est pour lui un élément de rapprochement entre la France et l’Amérique Latine. Pour preuve, son intervention personnelle auprès de la Fédération Internationale de football (FIFA) en faveur de la Bolivie menacée d ‘exclusion des matchs éliminatoires de la coupe du monde de 1998 pour cause d’altitude trop élevée. C’est en héros que le président a été accueilli par les habitants de la Paz, où les manifestations de francophilie s’étaient développées depuis plusieurs mois.
La FIFA peut venir au secours de l’ONU, comme en témoigne la déclaration de l’ex-président de la Fédération internationale de football, Mr Joâo Havelange : « il y a un projet qui n’a pas encore abouti mais j’espère concrétiser cela. Ce serait un match entre les sélections de Palestine et d’Israël. car le football peut engendrer l’entente de deux peuples qui se tournent le dos depuis trop longtemps. Là où la politique, la diplomatie , les cercles financiers ont échoué, je crois que le football peut réussir. »

CONCLUSION 

Si le football n’était qu’un simple jeu de vingt-deux personnes qui, pour une raison plutôt obscure, courent après un ballon en cuir, le tour en serait vite fait et ou ne se demanderait pas comment expliquer la fascination planétaire dont il fait l’objet. Si le football n’était qu’une gigantesque machine à sous, il présenterait certes un véritable intérêt  mais cela ne justifierait en aucun cas le culte et la passion que lui vouent les masses autour du globe entier.  Il est évident que le football est bien plus. Il nous frappe notamment par son étonnante force identitaire qui a fait de lui, au-delà des appartenances multiples dont se nourrissent les identités individuelles, l’un des plus forts vecteurs d’identité nationale. Et c’est à l’occasion d’une manifestation à la portée véritablement planétaire, comme la coupe du monde, qu’apparaît clairement la relation entre la football et les nations.
A l’heure de la mondialisation, le ballon rond est un facteur à part entière des relations internationales. Il y a une géopolitique du football, faite de conflits, d’affirmation de l’identité nationale, voire d’exacerbation des passions nationales. Telle une épidémie, il ravage toutes les couches de la société, il s’attaque de plus en plus aux femmes, déferle sur tous les continents. Derniers à résister, les Etat Unis et le japon succombent à leur tour.
Avec 198 fédérations affiliées, représentant autant de nations, la FIFA écrase l’ONU. selon son ex-président, M. Havelange, elle est aussi une entreprise qui génère 250 milliards de dollars de chiffre d’affaires et emploie, directement ou indirectement ½ milliard de femmes et d’hommes. Mr joseph Blatter actuel président de la FIFA, est ainsi la maître d’un empire sur lequel « le soleil ne se couche jamais ». Ainsi, le football ne peut être ignoré par le politicien. Ce jeu revêt une importance considérable dans le monde. C’est un phénomène de société et donc un aspect de la mondialisation, qui ne manque pas, et ne manquera pas d’être exploité à des fins politiques et diplomatiques.

jeudi 5 février 2015

Dissertation sur la mondialisation


INTRODUCTION

La mondialisation est aujourd'hui  un thème qui préoccupe tous les esprits  et se présente comme un nouveau projet à vocation universelle. Cette universalité se veut commune à l'ensemble des êtres humains et s'étend à toue la surface e la terre.
Mais, cette action universelle peut donner lieu à des malentendus voire des conflits, car elle risque d'être interprétée comme une tentative de changer des particularismes, en l'occurrence, culturels. En effet, l'universel semble, à priori, un idéal à la fois fascinant et insupportable  à l'égard duquel certains pays hésitent .La mondialisation  se manifeste, donc d'une part , par une ouverture mondiale tout azimut et d'autre part , par une étroite corrélation avec les questions de l'heure à savoir le domaine social notamment l'emploi et les droits de l'homme.
Dans le domaine culturel, la mondialisation signifie pour certains pays une dégradation du facteur identité et une perte des repères et es valeurs. Certes, surpris par le train de la mondialisation, la plupart des pays, en particulier ceux du Tiers monde, continuent à dispenser une formation locale et à inculquer une vie non conforme aux besoins de leurs sociétés actuelles, ce qui engendre bien des retards et des immigrations. Devant cette situation dans laquelle les pouvoirs publics se voient dans l'incapacité d'assurer à leurs citoyens une économie autonome  et d'éradiquer ou résorber les effets du fléau du chômage et le spectre de la pauvreté, ils se voient obligés de, s'ouvrir au marché mondial, donc de s'adapter à la mondialisation. Ils essayent donc de s'y habituer en dépit de la différence des cultures qui ne correspond pas toujours à celles des leurs.
Aussi  est-il pertinent de se demander de quelle manière la culture spécifique d'un pays peut-elle résister à la pression de la mondialisation ?
La mondialisation s'impose aujourd'hui comme une politique universelle d'uniformisation. Phénomène fluctuant et irréversible, elle  est omniprésente par ses effets et ses séquelles affectant tous les domaines d'activités. Dans ce contexte, la culture spécifique d'un pays peut résister à cette mondialisation, à condition d'une part de renforcer les particularismes culturels locaux pour préserver l'identité qui un patrimoine incontestable et d'autre part, de s'ouvrir à la mondialisation en cherchant à sélectionner les aspects positifs susceptibles d'enrichir les valeurs culturels de ce pays et de contribuer à l'épanouissement de sa population.
En vue d'illustrer cette idée, seront analysées d'abord les manifestations artistiques, en suite les manifestations religieuses  et enfin l'expression intellectuelle  qui sont les maillons de la culture spécifique d'un pays.
La préservation des manifestations artistiques propres à chaque pays  est une nécessité absolue pour à l'uniformisation des cultures. Cependant, pour aborder la mondialisation dans de bonnes conditions, chaque pays doit axer ses efforts sur la sauvegarde et la consolidation du folklore, la valorisation de l'artisanat et des œuvres artistiques et la perpétuation des traditions.
D'abord, le folklore qui appelé à être l'un des piliers de la culture spécifique d'un pays ne peut jouer pleinement son rôle que si un nombre de conditions sont remplies : les unes relèvent de la pratiques de la langue locale et la conservation des habitudes vestimentaires et des instruments avec une possibilités de les moderniser légèrement et les autres découlent de l'action des pouvoirs publics et le rôle des médians audiovisuels .
C'est ainsi que le folklore populaire , dans chaque pays fait partie du patrimoine national. Ceci implique le respect de la langue maternelle qui l'agent principal de la pensée.
En effet , la langue revêt un caractère particulier puisqu'elle est l'identité d'une nation et le produit même de la culture. Elle  est aussi l'expression  des sentiments et es désirs et surtout    le bien fondamental qui permettent la communication et la compréhension. Autrement, les paroles et le rythme utilisé au folklore doivent être dans la langue locale. En plus de la langue, l'aspect vestimentaire et les moyens musicaux mis  en branle dans cette manifestation artistique constitue les marques extérieures et la spécificité  d'une communauté. Par exemple, les habitudes vestimentaires et l'utilisation des instruments locaux sont encore fortes pendant les manifestations folkloriques. Le costume occidental ne pourra jamais remplacer la djelleba , car même si cette dernière a subi quelques améliorations au point de vue esthétique , elle a gardé sa forme et sa beauté . Autrement , on ne peut pas imaginer un folklore marocain dans un habit occidental , cela lui enlèverait son caractère traditionnel et son identité culturelle nationale.
Toutefois, le folklore d'un pays quelconque s'est ouvert à la mondialisation et a voyagé de part le monde pour faire connaître aux autres peuples ses particularismes. Certains folklores se sont enrichis au contact des autres manifestations ,tandis que d'autres ont résisté aux influences extérieures  Le  Carnaval de Rio  qui est devenu une manifestation mondiale est un exemple éloquent . on peut citer aussi d'autres comme le cas de la musique POP  qui est une musique populaire mais qui s'est enrichie grâce à des apports extérieurs ( Jazz ,Blues ,Musique Indienne) .
Dans ce contexte, on peut dire qu'il y a un certain amalgame d'instruments de musique, de danse et d'habit, mais ce n'est qu'une manière de conquérir un public plus large, sous prétexte de la mondialisation et de l'évolution.
Ensuite, l'artisanat contribue à l'affirmation de l'identité culturelle nationale. Pour la sauvegarder   , chaque pays  doit opérer  sa mise en valeur , de la poterie à la tapisserie , en passant par la marquairerie , la sculpture sur le bois , ) la mosaïque , marbre et plâtre et le travail de cuivre et de vitraux. 
C'est ainsi que les maîtres artisans doivent restaurer, innover et former en permanence les jeunes apprentis qui, incontestablement, seront les grands maîtres de demain.
D'ailleurs , au Maroc , par exemple , il est instauré dans presque toutes les villes des centres de formation et des ateliers où les apprentis bénéficient d'un cursus pratique leur permettant d'obtenir un diplôme professionnel .
Au point de vue purement investissement touristique et culturel dont le grand souci est la préservation du patrimoine culturel du pays , ces produits représentent un enrichissement certain , en offrant aux visiteurs un concept artisanal dans la tradition marocaine.
Par ailleurs, l'artisanat doit bénéficier du soutien des autorités pour son meilleur ancrage dans la planification du développement artistique et culturel du pays. En outre, les responsables nationaux et régionaux doivent aider à l'approfondissement du travail de formation et de sauvegarde des métiers de l'artisanat pour assurer une réussite durable à cette œuvre artistique.
Mais, à l'époque de la mondialisation, l'artisanat a franchi les barrières à l'instar des biens et des hommes. Il ne se contente pas de produits locaux de première nécessité, mais il est entre dans l'univers du marché qui connaît l'abondance et la saturation. L'artisanat, de part son revenu, représente, désormais, une source de profit accru  et une ressource nouvelle. En s'exportant ainsi   , il va se nourrir des traits culturels étrangers .Mais, ces apports extérieurs ne peuvent l'enrichir et l'améliorer sans affecter son âme.
Aujourd'hui, le tapis d'Iran et la poterie marocaine se vendent à travers le monde entier et n'ont pas perdu pour autant leurs racines.
Concernant les œuvres artistiques, telle la sculpture, elles ont , elles aussi , franchi le seuil de leur territoire national.
C'est ainsi que les musées mondiaux notamment, le Louvre à Paris et le British Museum à Londres regorgent de plus d'œuvres artistiques égyptiennes et grecques  plus que ceux de leur pays d'origine. Aujourd'hui , l'artisanat et les œuvres artistiques n'appartiennent plus à un seul pays , mais  en un sens , elles sont devenus mondiales et presque commercialisables.
Enfin , les traditions dans de nombreux pays sont investies  par des habitudes exotiques du fait de la mondialisation .Il es t difficile pour un individu de choisir entre ses valeurs traditionnelles ancrées au plus profond de lui-même depuis qu'il est tout petit  et la pénétration des changements venus d'ailleurs , symbolisant la modernité. Dans les pays  traditionnels, certains individus éprouvent des réticences  face aux  changements dus à la  mondialisation. Par ces  réactions affectives, ils essayent de s'attacher à leurs coutumes et à leurs traditions. Cette attitude défensive peut être compréhensible lorsque ces individus ont l'impression  de se sentir menacés par quelque chose qu'ils ne connaissent pas ou qui ne s'adaptent guère à leurs manière de vivre.
Mais , dès qu'ils se rendent compte qu'ils sont isolés  et que le besoin de s'ouvrir au monde extérieur se fait sentir , ils agissent spontanément .
S'il faut donner un exemple, je ne manquerai pas de citer celui de la Belgique où une société étrangère a voulu moderniser son système de raccordements téléphoniques  des usagers belges en y installant   un agenda électronique. Cette technologie qui venait à point nommée avec la mondialisation n'a pas suscité , au départ , l'adhésion des Belges  car  là où le téléphone traditionnel permettrait de s'arranger entre collègues , l'individualisme de l'ordinateur  occultait  tout dialogue  et tout arrangement entre ces personnes . Cette nouvelle pratique a, quelque peu, bousculé les traditions des Belges qui l'ont adopté et accepté par nécessité du temps  et par l'évolution qui le fruit de la mondialisation.
Dans le domaine gastronomique et vestimentaire, les traditions sont encore assez fortes dans certains pays  en dépit de l'invasion effrénée des produits alimentaires et d'articles de vêtements étrangers.
La majorité des pays restent tout de même attachés à leurs traditions ne réclament pas le statut de "citoyen du monde" , mais pensent , en fait , comme Saint-Exupéry : "Qu'une civilisation est un héritage de croyances , de traditions et de connaissances ,lentement acquises au cours des siècles difficiles à justifier par la logique , mais qui se justifient d'elles-mêmes , comme les chemins , ils conduisent quelque part , puisqu'ils ouvrent à l'homme son étendue intérieur".
Cependant , si un pays veut que ses traditions survivront aux tourbillons de la mondialisation , il faut que ces dernières soient vivantes et ouvertes pour s'adapter à l'évolution des sociétés qui sont confrontées à de nouveaux changements qui sont le propre de la mondialisation.
La multiplication des liens individuels et collectifs dans le monde  est un fait majeur. Nonobstant le fait que chaque pays essaie de renforcer ses particularismes culturels  et artistiques, la mondialisation tend à faire disparaître les cultures des nations au profit d'un amalgame  et d'une homogénéisation.
Ainsi, chaque pays peut tout en s'ouvrant au monde extérieur, déployer de louables efforts pour disposer de son identité culturelle  en cherchant à l'enrichir au mieux sans négliger le domaine spirituel dont l'importance n'est pas des moindres.
Si la mondialisation est considérée comme un processus continu , la culture spirituelle d'un pays est un fruit permanant dans la mesure où c'est cette culture  qui permet de distinguer les peuples , à travers leurs pratiques religieuses , leurs croyances et leurs comportement sociaux . Cependant, la mondialisation n'en continue pas moins de manipuler cette expression  spirituelle.
Dans le domaine  religieux, la mondialisation a favorisé l'accroissement des conflits entre les pays, la plupart sur la scène internationale. Ces conflits sont entachés par de nombreux incidents, plusieurs personnes sont assassinées et le résultat a été que ces évènements ont apporté de grandes douleurs et de graves souffrances parmi la population et des manifestations contestataires ont été organisées.
Mais, en dépit de ces situations dramatiques, la religion tient encore une place importante dans la vie quotidienne de chacun  car elle est la meilleur gardien de l'unité. Aussi , les particularismes religieux ne sont – ils pas  voués à la disparition , en l'occurrence , les trois religions monothéistes.
Depuis plusieurs décennies , le phénomène sectaire s'est multiplié  et s'est déchaîné , suscitant dans plusieurs pays occidentaux de violentes polémiques .Il y a environ 20.000 groupes dans le monde , répartis entre l'Amérique et l'Europe de l'Est. Mais , le danger n'est pas lié à leur nombre , mais à leur efficacité . Par exemple, au Japon, la secte Aum a réussi à répandre du gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995 , faisant plusieurs morts et des milliers de personnes intoxiquées . Ces groupes de sectes tentent vainement de s'attaquer à des personnes pour les dissuader de leur religion, mais grâce à la vigilance et la prévention ce phénomène a été contré , comme l'a souligné le sociologue Samuel Henrieux – Léger :" il n'existe pas de vaccin contre les sectes , le meilleur remède c'est le bon sens , le discernement et l'éducation à l'esprit critique".
Avec la mondialisation , le monde est devenu plus petit où ces groupes de sectes , potentiellement dangereux essayent de marginaliser la religion en exerçant des pressions sur des personnes en s'attaquant à leurs intérêts vitaux. La  plupart des pays ont essayé de combattre ces sectes pour les risques qu'elles représentent et les crimes qu'elles fomentent touchant les escroqueries , l'argent , le sexe …etc en changeant chaque fois  de tactique , comme la France , héritière d'une tradition catholique agressive envers les groupes religieux dissidents ou minoritaires.
Si certains essayent de démarquer de la religion , il n'en demeure pas moins que la commémoration d'évènements nationaux religieux  est l'occasion pour  préserver les rites et rituels avec un cachet spécifiques de chaque nation , c'est – à – dire que ces manifestations religieuses telle la prière , l'immolation du mouton  du sacrifice pour les musulmans  sont une preuve d'attachement à la culture, aux traditions du passé et aux coutumes ancestrales.
Dans ce contexte , le Maroc s'est ouvert à la mondialisation et a décliné ce qui touche à sa culture , en particulier , sa religion . Feu Sa Majesté Hassan II avait vite saisi les risques que courrait  l'identité culturelle nationale face au phénomène de la mondialisation envahissante dans la vie quotidienne et notamment les noms des personnes . C'est ainsi que  le défunt souverain a ordonné que soient posés des listes de noms et des patronymes authentiquement marocains pour que les familles puissent les attribuer à leurs nouveaux – nés.
Aujourd'hui, la mondialisation est comparée à un village demain , elle sera comparée à un immeuble , il appartient donc à chaque pays de choisir l'étage où il voudrait loger , sachant que chaque étage à ses avantages et ses inconvénients .
Chaque pays doit rester maître de sa culture religieuse ; il n'y a pas lieu de s'inquiéter devant la mondialisation même si elle rapide et incontournable.
L'autre aspect de la culture spirituelle  sont les croyances qui ont  connu aussi de  fortes turbulences dus essentiellement aux flux massifs des idées et des mœurs étrangers. La culture spécifique d'un pays est une chaîne dans chaque anneau joue un rôle clé dans la vie de ce système. Or , les croyances représentent un de ses anneaux et par conséquent ce sont l'essence même de la culture puisque les regroupements des individus se seraient effectues autour des mêmes croyances,ce sont les croyances , qui a l origine, ont fomenté les liens entre les individus .Malraux avait dit :" le XXI ° siècle sera le siècle des croyances ou ne sera pas". Ainsi , après avoir défini les croyances , on peut dire qu'il y a , là aussi , un défi à relever face aux influences de la mondialisation qui persécutent ces croyances.
En effet , les bouleversements économiques et sociaux résultant des nouveaux modes de production des biens et des services et des changements qu'ils introduisent dans les genres de vie ,les rapports humains , les structures familiales et les systèmes éducatifs ont des impacts négatifs sur les croyances des peuples qui en font leur cohésion . L'hégémonie américaine par le biais des produits Mc Donald's et Coca Cola , pour ne citer que des exemples , véhiculent des messages qui donnent un pouvoir d'attraction sur les peuples , orientent les esprits et façonnent les goûts , les comportements et les croyances .
Néanmoins, cette culture de masse américaine ne parvient pas à uniformiser les cultures étrangères. Car , consommer les produits américains n'équivaut pas à adapter ses valeurs pas plus d'un produit na peut se substituer aux désirs américains de faire partie de leur communauté et d'avoir leur identité.
 Certes, les marocains, par exemple , boivent du Coca Cola  et se rendent au Mc Donald's mais ils se rendent aux mosquées également et font le Ramadan . De plus , participer à une économie américaine ou mondiale ne signifie pas sacrifier ses valeurs locales en matière de croyances .
A titre d'exemple , aussi , on peut citer les Indiens qui préfèrent leurs films à ceux des américains . Sur 2200 films exposés en 1999 , 2000 sont des films et seulement 200 importés , ce qui justifie la prudence des indiens à échapper à la pression de la mondialisation sur leur système de valeurs , mais , par contre la nécessité de valoriser leur culture au risque de la voir périr ou même disparaître. Ce  problème a trouvé sa situation dans les pays de l'Asie du Sud –Est qui ont pu adapté les apports de la science et de la technologie mondiale et les nouvelles méthodes de  production, sans perdre les éléments essentiels de leur culture à savoir les croyances. Ils ont même réalisé des performances économiques qu'on leur reconnaît aujourd'hui. Les comportements sociaux  sont touchés par le phénomène de la mondialisation. En effet, la parabole, qui a écourté les distances entre les peuples et les cultures véhicule, des modes de vie qui influent sur le comportement des personnes. En considérant que les comportements sociaux font partie des traditions d'un pays , voire de son patrimoine national , les citoyens de ce dernier doivent s'y adhérer et s'y réfugier chaque fois qu'ils se sentent menacés par une culture étrangère , ils doivent par excellence , faire de leurs comportements la bastion qui résiste à la mondialisation .
Dans ce contexte, on peut dire que la complexité d'une culture quelconque nous oblige à approfondir les réalités qu'elle dévoile. Il est nécessaire donc, de travailler en profondeur car l'apparence est souvent trompeuse et l'homme est sûrement le système le plus complexe et le plus difficile à déchiffrer. Par exemple, pour une entreprise qui veut s'installer dans un pays étranger , il appartient à son manager de décoder le pourquoi culturel à savoir tenter d'en comprendre les conduites , les habitudes et les comportements des personnes qu'il va embaucher.
Beaucoup de managers ont occulté cette dimension comportementale et ont trouvé des difficultés.
A titre d'exemple , la société Thomson a implanté  une de ses usines à Casablanca au Maroc. Surprise des excellentes performances de l'usine , l'entreprise a mis en place une étude afin d'élucider  les causes de ce succès  et ce rendement exceptionnel par rapport à ses  consoeurs marocaines.
Les raisons principales de ce succès résident dans l'étude du comportement des ouvriers   et l'adhésion à leur philosophie de travail. Bien  plus , ce succès repose sur l'adaptation de la culture occidentale des entreprises aux valeurs comportementales communes aux ouvriers. Ces derniers , alors , s'investissent dans le travail où l'on est passé de " la surveillance policière à un mode d'école où se mêlent communication , pédagogie , partage , respect , confiance , égalité et responsabilité".
Les conséquences de la mondialisation sur l'expression spirituelle sont donc très néfastes, celles traitées ne sont que des exemples.
Cependant, ce phénomène peut présenter quelques promesses sur le plan intellectuel.
Il est incontestable que la mondialisation fait courir des risques à tous les pays mais à des degrés différents. En effet , l'abolition des barrières culturelles et intellectuelles exposent ces pays à un flux d'idées et d'informations qui circulent de part le monde , conduisant ces états vers une homogénéisation et presque une monoculture.
En fait , il faut rappeler que cette mondialisation quia pris des proportions tentaculaires a beaucoup affecté la langue nationale des états .
Ainsi , depuis l'avènement des nouvelles technologies  et la vulgarisation à outrance des moyens audio-visuels ( satellites , chaînes multiples) , les populations dans différents pays sont  soumises aux pilonnage des programmes audio-visuels qui pénètrent chaque foyer dont la langue  anglaise détient le palmarès.
Reconnue comme une langue internationale  et commerciale, l'Anglais se faufile jusqu'aux fins fonds des nations et des sociétés les plus reculées et impose sa loi et son emploi dans plusieurs secteurs d'activités .
Aujourd'hui, seule la langue Française est entrain de concurrencer cette dimension linguistique anglo-saxonne. D'ailleurs, Internet et la Francophonie sont le meilleur exemple dans ce duel linguistique planétaire . Mais , si la langue  française constitue la locomotive de la francophonie, comme avait dit  Alain Decaux : " Ma patrie , c'est ma langue , je ne supporte pas de l'avoir subir quelques atteintes que ce soit" , certains pays tentent vraiment  de se démarquer de cette langue anglaise . Cette dernière tend à faire perdre aux autres leur langue maternelle  et à susciter, parfois, l'animosité d'une langue dominatrice sans égards  pour celles d'autrui. En fait ,  ce torrent doit être maîtrisé par des dignes suffisamment solides pour arrêter les excès.
Tous les moyens sont donc  bons pour résister face à la mondialisation .Chaque pays doit valoriser sa langue nationale par son emploi dans tous les domaines d'activités  et l'imposer dans l'enseignement comme langue principale. Parallèlement, l'acquisition d'autres langues étrangères est nécessaire, car la mondialisation, en dépit de ses revers, favorise la conjugaison des efforts dans tous les domaines linguistiques pour de connaître  et se faire connaître . "Connais – toi toi-même" disait Socrate, mais " Connais  ton voisin" disons –nous aujourd'hui  et notre voisin c'est la monde entier.
La culture de masse américaine rayonne aujourd'hui dans le monde entier grâce à sa puissance technologique dominante  au filtre duquel les savoirs et cultures passent. Si cette influence a battu  le record  dans le domaine audio visuel, il n'en demeure pas moins que cette culture a emprunté aussi son chemin  par le biais des œuvres littéraires. Cet héritage littéraire dont chaque pays s'enorgueillit telle une base de sa structure sociale, est  sapé par une production massive de livres étrangers. Avec la mondialisation, les œuvres littéraires sont devenues une ressource économique mais surtout un moyen  pour véhiculer ses idées , ses mœurs , ses traditions , bref ,sa culture.
 Pour contenir cette supériorité  littéraire étrangère, le gouvernement  de chaque pays doit inciter ses citoyens à produire  des livres dans la langue nationale. De même, il doit susciter l'intérêt pour la lecture des ouvrages locaux  pour revaloriser le savoir et le savoir  faire et affermir l'identité culturelle intellectuelle nationale.
Mais, pour assurer la survie de la production littéraire nationale, les pouvoirs publics doivent organiser des  séminaires, des débats et des forums  pour favoriser l'émergence de nouveaux écrivains et éditeurs. Dans le même temps, ils doivent les   encourager matériellement, car, les écrivains produisent  pour la vente  et non pour "la littérature nationale".
L'acquisition, la maîtrise et l'écriture dans des langues étrangères est un atout pour faire connaître sa culture. Nul ne peut suivre l'élan de la mondialisation dans le contact avec les œuvres littéraires internationales qui sont, souvent, source d'inspiration et d'amélioration. La plupart des progrès ne sont que des initiatives de ce qui a été entrepris ailleurs .Car, il faut être soi-même et apprendre des autres.
La mondialisation  par son flux d'idées , de services d'informations et d'images a permis un décloisonnement culturel .Certes , l'ouverture des frontières implique , non pas la disparition et l'inégalité souveraine des états mais la réduction des obstacles aux échanges .
L'échange est un gage  très puissant du progrès et la réussite. Un état qui se refuse l'échange se pénalise lui-même  et se condamne à l'isolement  et à l'autarcie. Le slogan maoïste du " développement autosuffisant" est mort. . Chaque pays doit être en osmose avec l'extérieur. Dans ce sens, les pays doivent  encourager la multiplication des biens individuels et collectifs de nature à favoriser l'échange dans le domaine culturel. Cet échange peut se faire soit directement ( voyages , migrations , diasporas)  soit d'une manière indirecte par la médiatisation des images à travers les paraboles et les systèmes de communication. La  possibilité de suivre des formations et des études dans les pays d'accueil permet de vivre en temps réel avec le reste du monde sans avoir le sentiment d'appartenir à ce monde et d'oublier ses racines.
Si la mondialisation est un processus dynamique engendrant à la fois des avantages et des inconvénients, il appartient à chaque pays de s'y adapter selon son propre génie . L'essentiel est de conserver  sa culture spécifique  qui fait la différence et la diversité de toutes les cultures et ensuite de s'ouvrir à l'extérieur pour s'enrichir, aguerrir ses traditions et  éprouver ses valeurs.
CONCLUSION
Certes, la mondialisation est un outil indispensable permettant aux états d'intégrer un monde de connaissances diversifiées non négligeables. En contre partie, elle présente des risques certains qu'elle fait courir aux pays au point de transgresser leurs particularismes culturels. Certains pays puissants profitent de l'occasion de leurs transmettre tout un panel de savoirs et de savoirs- faire pour véhiculer à leurs peuples un concept de culture universelle.

Pour affronter cette mondialisation qui s'affirme de plus en plus et dont l'évolution n'obéit guère à des règles précises, il appartient à chaque pays de consolider sa culture spécifique  en en faisant presque le cheval de bataille dans toute interaction. De même , il doit à chaque occasion , affermir sa propre culture sans pour autant  chercher à s'isoler et à rejeter la mondialisation qui a , assurément , des bienfaits  et qui va de l'avant. Le  monde du XX ° siècle serait-il homogène ? les inégalités planétaires, les injustices sociales sont loin de le confirmer. Probablement l'abolition de ces obstacles  par une révolution universelle a plus de chances d'y parvenir.