INTRODUCTION
La fin de la guerre froide a semblé coïncider
avec une augmentation du nombre et de l’intensité des conflits ethniques sur la
scène internationale notamment en Afrique, en Europe Orientale et en Asie
centrale. Des guerres civiles présentant des caractéristiques ethniques ont
récemment ébranlé l’Europe surtout en ex-Yougoslavie où les confrontations
entre communautés ont pris la forme de véritables génocides.
En Asie
centrale, la pression russe en Tchétchénie à l’égard des populations
autochtones fut également très cruelle.
L’Afrique
qui traverse une terrible crise
d’identité, meurtrière, convulsive et imprévisible comme ce fut le cas
en Ethiopie, Mozambique Angola, Tchad, Ouganda, Soudan, Burundi, Rwanda,
Libéria et Sierra Léone, constitue une zone très controversée et
multiethniques. Les sociétés sont composites, multiraciales et multiethniques.
Ainsi,
est-on en droit de se demander en quoi les conflits interethniques en Afrique
se différencient de ceux qui ont pris place en Europe et sur quelles bases juridiques nous pouvons nous appuyer.
Ayant des origines de caractère historique,
politique et économique, les conflits interethniques en Afrique se
différencient de ceux qui prennent place en Europe par la violence,
l’embrasement des régions, l’impuissance des organisations africaines et
l’indifférence de la communauté internationale.
La prise en
main de son destin à l’échelle nationale et
régionale conjuguée à une sérieuse intervention des instances
internationales semblent être des solutions crédibles à ces conflits.
I/ LES ORIGINES DES CONFLITS INTERETHNIQUES :
Les origines des conflits
interethniques en Afrique ont trait à
l’histoire tourmentée de ce continent, à sa situation politique défaillante et
à la convoitise des richesses de son sous- sol, ce qui les différencie de ceux
qui prennent place en l’Europe .
En effet, tribal et pluriethnique, le
continent africain se distingue de son voisin européen par la fragilité des
frontières héritées de la colonisation. L’Afrique est le continent noir par
excellence qui se compose de différents groupes « raciaux ». [Les
pygmées sont un groupe ethnique africain vivant dans la forêt équatoriale,
caractérisé par la petite taille de ses individus. Les boshimans, peuples de l’Afrique australe
A ces
particularismes, s’ajoute la diversité religieuse. Certains pays comme le
Nigeria sont partagés entre les
influences de trois religions dominantes (Islam : 45%,
christianisme :35 % et animisme: 20%). La ferveur religieuse s’accompagne
souvent d’intolérance. L’accession au pouvoir d’une communauté religieuse, peut
provoquer des troubles pouvant atteindre
l’ampleur d’une guerre civile. En Europe par contre, ces particularismes sont
très réduits.
Quant
aux frontières, elles sont presque toutes artificielles en Afrique car, tracées de façon tout à fait
arbitraire par les colonisateurs. A partir du moment où les Etats sont
décolonisés, la situation est devenue fort grave. Le cas du BIAFRA qui voulait
former un Etat séparé et que la fédération du Nigeria a écrasé dans le sang,
illustre cette situation.
Occasionnés
en Afrique par la lutte pour le pouvoir, l’absence d’une culture démocratique
et le dysfonctionnement des structures institutionnelles, les conflits
interethniques en Europe sont dus en revanche à la montée de l’extrême droite au pouvoir dans certains
pays .
En effet, on remarque que la plupart des pays
manquent de cadres rompus à l’exercice du pouvoir d’où l’importance des
militaires pour tout chef d’Etat en vue de se maintenir au pouvoir.
ATLAS
J.A du Continent Africain. Peuples et religions
En outre, les élections sont souvent
perçues par les dirigeants comme un moyen de garder le pouvoir afin d’assurer à
leur profit le contrôle des richesses
nationales tout en instaurant un clientélisme sur des bases régionales et tribales.
De même, il faut reconnaître qu’après
l’indépendance les partis politiques uniques se sont révélés être les
principaux obstacles à une unité nationale, par le fait qu’ils imposent un
monolithisme idéologique prétendant modeler les individus selon un prototype
préétabli. La tribu apparaît alors comme le dernier refuge pour des individus
désemparés dans une société totalitaire. L’adoption du multipartisme depuis
1989 a porté le nombre des Etats démocratiques de 37 à 53. Toutefois, le bilan
de ce processus est très mitigé pour ne pas dire décevant et se caractérise par le recours incessant
aux armes comme moyen de conquête du pouvoir. En Europe ce même processus a plutôt favorisé l’émergence de
partis nationalistes comme ce fut le cas en SERBIE et en CROATIE.
Enfin,
les ingérences régionales et étrangères à des fins économiques sont le catalyseur du chaos général qui affecte
certaines régions d’Afrique.
L’ethnie est devenue un prétexte pour certains
pays pour s’immiscer dans les affaires intérieures de leurs voisins. Ces
derniers interviennent il est vrai
essentiellement pour la maîtrise des ressources importantes .Tel
est le cas par exemple du Rwanda , l’un des pays les plus pauvres de la
région des grands lacs, et qui pour
acquérir une part des richesses congolaises, surtout en or et en diamant a
essayé de déstabiliser l’ordre dans la République Démocratique du Congo, en
soutenant les rebelles Banyamulenge ( des Tutsis congolais ) contre les forces
congolaises sous prétexte qu’ils pourchassaient les milices des ex-Forces
Armées Rwandaises qui l’attaquaient depuis
le Congo.
En
out e
civile du CONGO BRAZAVILLE .
Composé
d’une multitude d’ethnies mal réparties entre les Etats, confronté à une
instabilité politique occasionnée par l’échec de l’instauration de l’Etat de
droit et soumis à des ingérences externes et internes, le continent africain
est sujet à des affrontements interethniques qui présentent des
caractéristiques différentes de celles des conflits interethniques de l’Europe.
II / CARACTERISTIQUES
DES CONFLITS INTERETHNIQUES EN AFRIQUE
L’atrocité, la régionalisation des conflits internes
, l’ inefficacité des interventions des organisations Africaines et
l’indifférence de la communauté internationale sont les principales
caractéristiques des conflits interethniques en Afrique .
La
première évolution qu’il paraît important de relever est le caractère de plus
en plus systématiquement « éradicateur » des conflits. Il semble que
la défaite de l’adversaire ne suffise plus et que sa disparition totale soit
recherchée. On se souvient des terribles images de famine qui avaient ravagé
le BIAFRA, le Soudan et la Somalie. Ces désastres étaient jusqu’à présent
une conséquence de la guerre, il semblerait
qu’ils en deviennent aujourd’hui des buts. Les raisons en sont
multiples ; il faut d’abord impliquer la prolifération des armes dans les
zones d’affrontement entre les différentes ethnies bien mieux armées que les
troupes régulières. De plus les
adversaires en présence recrutent des partisans de plus en plus jeunes, les
enfants deviennent ainsi des ennemis potentiels à éliminer quel que soit leur âge.
En outre, comme pour l’extension des conflits,
leur aggravation est liée au manque de fermeté de l’ONU et de la communauté internationale.
L’absence de réaction dans le conflit Soudanais permet aux autorités de
poursuivre une politique de « purification religieuse » basée sur le massacre
comme sur le déplacement de populations entières.
Quant à
la régionalisation des conflits
internes, elle donne lieu à la formation de zones de fuite, de repli
ou d’abandon et à des possibilités de manipulation : c’est une conflictualité
en spirale du local à l’international.
En
effet, les conflits qui embrasent les diverses régions d’Afrique illustrent – à
la différence des conflits sous
régionaux internationalisés au temps de la guerre froide- une conflictualité en
spirale dont les fondements se trouvent
dans les
sociétés et les pouvoirs politiques internes et dont les ressorts ou la dynamique vont du
local à l’international. Leur nouveauté réside dans l’hétérogénéité des acteurs
collectifs (rebellions, factions, forces armées régulières, milices, bandits)
le caractère de plus en plus souvent civil de ces acteurs (enfants soldats,
miliciens désœuvrés trafiquants) ainsi que dans l’objet de
l’affrontement : non plus seulement le pouvoir, les ressources, les idéologies,
mais aussi des statuts, des valeurs, des
croyances.
La violence d’un
conflit interne ne se dérobe pas systématiquement du territoire national, mais elle mobilise dans ce cas, par
delà les frontières des forces politiques, sociales, religieuses qui se radicalisent et sont récupérées par des forces
d’opposition. Les conflits internes en Afrique sont surtout la cause d’un
nombre important de personnes déplacées
et de réfugiés. Ces derniers atteignent respectivement 15 et 7 millions de
personnes en 1996 selon le HCR.
Un degré
supplémentaire de violence politique et physique est franchi avec la
militarisation de camps de réfugiés Rwandais au ZAIRE par des soldats des
forces armées rwandaises fuyant l’arrivée du
front patriotique rwandais. Ce cas d’une armée régulière se réfugiant
avec contingents, équipements et armement, et disposant par ailleurs de
réserves financières provenant de la banque centrale emportée par d’anciens
dignitaires, est significatif de la régionalisation d’un conflit interne. En Afrique de l’ouest, le conflit du Libéria montre au grand jour les appuis
extérieurs des rebellions à l’insu ou avec la complicité des pays voisins, et
leurs circuits mafieux pour entretenir des économies de guerre.
Enfin,
le dernier caractère réside dans l’inefficacité des interventions africaines et
de la communauté internationale. En effet, face à cette flambée des conflits
interethniques, le régionalisme offre jusqu’ici peu de voies de secours. Ces
institutions issues des Etats n’ont jamais pleinement fonctionné à cause de la
mauvaise communication intra étatique et interétatique. De plus, avec le
changement de nature de la conflictualité, les principales organisations
sous-régionales se montrent incompétentes car elles sont prévues pour prévenir et régler les conflits de toutes
natures. Contrairement à cela, en Europe, les organisations régionales
s’intéressent pleinement aux différends qui éclatent et créent toujours un
climat d’entente pour pouvoir les régler en utilisant tous les moyens adéquats.
L’Organisation
de l’unité africaine (OUA) en quarante années d’existence, n’est jamais
parvenue à régler elle-même un différend sérieux intra étatique ou interétatique. Néanmoins,
avec la tragédie rwandaise et de l’intégration en son sein de la nouvelle Afrique
de sud elle a décidé, lors de son
sommet, en juin 1994 à Tunis, d’accélérer
la mise en place de son mécanisme de prévention, de gestion et de
résolution des conflits. La nécessité d’obtenir l’accord préalable de
l’ensemble des parties en conflits, et
l’absence des moyens financiers et logistiques risquent cependant de
limiter sérieusement la portée pratique
d’une telle décision.
Dans
un monde qu’on s’est plu à d’écrire
comme un village planétaire » où
tout se sait tout de suite en raison de
communications quasi instantanées, il aura été possible d’éliminer en
quelques semaines entre 500 000 et un million de Tutsis entre le 06 avril 1994
et le mois de juillet de la même année. Cependant, cette instantanéité
médiatique s’est montrée indifférente à l’égard des conflits africains. Dans ce
cadre, il a fallu attendre le 18 Mai 1994, alors que les grands massacres du
Rwanda étaient terminés pour qu’une photographie de « boucherie »
monte à « la une » d’un quotidien. Il paraît ainsi que dans ce cas,
ce n’est nullement la guerre civile, le massacre planifié des centaines de
Hutus et Tutsis qui a le plus inspiré
les médias, mais la liturgie humanitaire
« exode, et sacs de riz, orphelins et dispensaires, humanité meurtrie et
bienfaitrice, images de malheur et mouvements de sauveteur ».
Ce
génocide, car il faut bien le qualifier ainsi, n’a déclenché aucune
réaction internationale, à part la tardive
opération Turquoise de la France qui a eu pour résultat de protéger, non
seulement des survivants des massacres, mais aussi des assassins poursuivis par
les Forces du Front Patriotique Rwandais.
Plus
significatif a été le refus de prononcer le mot génocide dans l’enceinte
internationale pendant de longs mois. Ce qui se dissimule derrière cette
pudeur sémantique est bien évidemment le
souci des Nations – Unies, et il faut bien le reconnaître de Washington,
échaudé par la fâcheuse expérience de la Somalie.
Contrairement
à cela, en Europe l’ONU et notamment l’OTAN ont utilisé tous les moyens nécessaires pour régler le problème Yougoslave.
Ainsi,
les conflits interethniques en
Afrique se spécifient par la violence
cherchant la destruction de l’adversaire et son éradication, la conflictualité
en spirale du local à l’international et l’insouciance des instances africaines et internationales.
Ainsi peut-on s’interroger : y a t-il des solutions juridiques à ces
conflits ?
III- LES BASES JURIDIQUES :
La volonté et le respect des pactes
internationaux, par les constitutions des pays africains, la prise en charge de
la résolution de leurs conflits par l’instance panafricaine et les organismes
régionaux, avec une coopération active des institutions et de la communauté
internationale, sont les bases essentielles pour limiter les crises
interethniques.
Les
institutions des pays africains doivent garantir l’exercice des droits
fondamentaux dans des conditions d’égalité indépendamment de toutes les
considérations et se conformer aux résolutions internationales.
Les
instruments internationaux ratifiés doivent faire partie intégrante des droits
internes. Les lois et autres règlements doivent être en conformité avec les
principes généralement reconnus des droits et des accords internationaux.
Ainsi, les dispositions du pacte international relatif aux droits civils et
politiques et celui relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de
même que les dispositions de sauvegarde des droits de l’homme et les libertés
fondamentales doivent donc avoir un caractère impératif pour ositions de la constitution pourraient être
contestées devant la justice, de plus cette dernière peut être saisie de toute
atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales y compris en cas
de discrimination raciale.
Enfin,
la voie de la réconciliation nationale doit être suivie par les pays africains
malgré les obstacles qu’ils peuvent rencontrer car elle est la seule garantie
de la cohabitation entre protagonistes et la seule voie porteuse d’avenir pour
leur pays. Nous pouvons citer dans ce contexte le cas du Maroc qui connaît une
grande évolution démocratique et dont la constitution garantit à chacun ses
libertés fondamentales malgré la multitude des composantes de sa
population : Arabes, Berbères et Rifains entre autres, qui ont des
dialectes et des coutumes diverses cohabitent dans un climat de paix et de
sérénité.
Il
apparaît donc que seules des lois respectant les droits de l’homme et
l’implication des pouvoirs publics ou le respect des résolutions
internationales peuvent conduire à l’apaisement les conflits interethniques en
Afrique.
La paix
et la sécurité en Afrique dépendent de son aptitude à développer ses propres
capacités pour régler ses conflits.
Evoquant
le rôle que les organisations régionales pourraient jouer dans le règlement des
conflits, l’ancien secrétaire des Nations Unies Mr Boutros GHALI, écrivait dans
son rapport intitulé ‘Agenda pour la paix, diplomatie préventive,
rétablissement et maintien de la paix’ :
« Au terme de la charte, le Conseil de
sécurité a- et continuera d’avoir- la responsabilité principale du maintien de
la paix et de la décentralisation de la délégation et de la coopération aux
efforts de l’ONU, pourrait non seulement rendre plus légère la tâche du conseil
mais contribuer également à la création d’un sentiment plus fort de
participation de consensus et de démocratisation en ce qui concerne les
affaires internationales ».
Dans ce
contexte pour la prévention des conflits interethniques en Afrique, l’OUA doit
déployer des efforts pour la mise en œuvre d’un mécanisme ayant pour but, dans
un premier temps d’intervenir avant qu’un conflit ne risque de prendre des
proportions désastreuses, et dans un deuxième temps de trouver les moyens de
mettre en place une capacité militaire d’interposition et de maintien de la
paix. Pour cela deux modifications méritent d’être envisagées en ce qui
concerne l’organe central des mécanismes de l’OUA. Il s’agit de réexaminer sa
composition telle qu’établie par les déclarations du Caire* et d’autre part de
faire en sorte qu’y soit assurée la présence militaire. En outre la structure
de la décision de gestion des conflits créée en 1992 à Kampala devrait être
révisée pour assurer une combinaison de présence civile et militaire. Cette
révision aboutirait probablement à la mise sur pied d’une unité militaire
efficace et importante apte à jouer un
rôle déterminant dans le traitement des aspects militaires des conflits
interethniques. Parallèlement aux
efforts à fournir par l’organisation panafricaine, le rôle à jouer par les
organisations sous régionales est à re-dynamiser.
Dans les actions où la connaissance du milieu et la rapidité
d’intervention sont des facteurs essentiels du maintien d’une crise à un niveau
d’intensité « acceptable », le déploiement des contingents africains
constitue une solution adaptée ; cette connaissance du milieu doit être
valorisée par l’expérience de ce type de missions que nombre de pays africains
ont déjà acquise en ayant participé à des opérations telles que UNSOM, IFOR, ou
FINUL : le Ghana, le Zimbabwe et la Zambie fournissent plus de 2000 hommes
à l’ONU, le Maroc quant à lui participe à la KFOR, la SFOR et le MONUC.
Certains contingents ont d’ailleurs fait la preuve de leur capacité à prendre
une part active dans des opérations de maintien de la paix s’intégrant
parfaitement dans un ensemble multinational.
Ainsi donc il paraît que pour faire face aux
problèmes interethniques qui la rongent, l’Afrique doit prendre en main son
sort à travers l’OUA et les autres organisations sous régionales.
Pour
faire face aux conflits interethniques en Afrique, il faut une mobilisation de
la communauté internationale En effet, il est nécessaire de renforcer les
institutions internationales appropriées ; en l’occurrence de reconnaître
la relation entre violation des droits de la personne et les conflits. La communauté
internationale devrait demander des liens plus efficaces entre le dispositif
des droits de la personne de l’ONU et le conseil de sécurité. Par exemple le
haut commissaire pourrait porter à l’attention du secrétaire général, et, par
son entremise, à celle du conseil de sécurité les constatations relatives aux
violations des droits de la personne qui engendrent les conflits et menacent la
paix et la stabilité. . La communauté internationale pourrait aussi indiquer
clairement son appui aux tribunaux des droits de l’homme de l’ONU et au
déploiement de moniteurs des droits de l’homme comme dans le cas du Rwanda
Dans un
autre contexte la communauté internationale devrait aider à la mise en place de
cadres régionaux qui pourraient faire appel à la panoplie des techniques de
gestion de conflits, depuis l’établissement des faits jusqu’à la
négociation et qui assureraient la coordination avec les activités de L’O.N.U. On pourrait citer dans ce domaine le projet français
RECAMP ; renforcement des capacités africaines de maintien de la paix et le projet Américains A.C.R.I : initiative de réaction aux
crises africaines, lancé en 1996 et à propos duquel, l’ex-président des
Etats-Unis, Bill Clinton, en visite à
Dakar a déclaré en 1998 : « son but est d’aider les Etats à préparer leurs troupes à
réagir rapidement et efficacement sous commandement africain à toute crise
humanitaire ou menace sur le continent ».
Enfin il
faut encourager la transparence et la modération dans le commerce d’armes
classiques comme les armes de petit calibre notamment, en rendant possible une
déclaration de principe sur cette question. Ceci ne peut se réaliser que par un
renforcement de la coopération et de l’échange d’informations entre les organismes de répression et la mise en place
de systèmes normalisés d’identification des armes à feu. Il faudrait également
que le régime international régissant les licences d’importation et
d’exportation des armes soit plus énergique.
Il
s’avère donc que l’adoption d’institutions respectant les pactes internationaux
et la prise en charge par l’O.U.A et les organisations sous - régionales du
sort du continent au sein des institutions et de la coopération internationales
est susceptible de parer aux
conflits interethniques.
CONCLUSION
En somme, les conflits interethniques en Afrique se
caractérisent par l’atrocité, la multiplication de leurs acteurs et la
régionalisation ainsi que l’inefficacité des instances régionales et
internationales. Les origines de ces conflits ont trait à une histoire
tourmentée et à un manque de maturité politique. Toutefois, la volonté et le
respect des pactes internationaux par les constitutions des pays africains, la
prise en charge de la résolution de leurs conflits par l’instance panafricaine
et les organismes régionaux conjugués à une coopération effective des instances
internationales restent les bases
juridiques essentielles pour atténuer l’ampleur des conflits interethniques qui
ravagent le continent.
Aussi, nous pouvons penser que la création de
l’Union Africaine renforcera la
solidarité et la cohésion dans une communauté plus large des peuples qui
transcendent les différences culturelles, idéologiques, religieuses et ethniques.
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