jeudi 5 février 2015

Les conflits interethniques

INTRODUCTION

La fin de la guerre froide a semblé coïncider avec une augmentation du nombre et de l’intensité des conflits ethniques sur la scène internationale notamment en Afrique, en Europe Orientale et en Asie centrale. Des guerres civiles présentant des caractéristiques ethniques ont récemment ébranlé l’Europe surtout en ex-Yougoslavie où les confrontations entre communautés ont pris la forme de véritables génocides.
En Asie centrale, la pression russe en Tchétchénie à l’égard des populations autochtones fut également très cruelle.
L’Afrique qui traverse une terrible crise  d’identité, meurtrière, convulsive et imprévisible comme ce fut le cas en Ethiopie, Mozambique Angola, Tchad, Ouganda, Soudan, Burundi, Rwanda, Libéria et Sierra Léone, constitue une zone très controversée et multiethniques. Les sociétés sont composites, multiraciales et multiethniques.
Ainsi, est-on en droit de se demander en quoi les conflits interethniques en Afrique se différencient de ceux qui ont pris place en Europe et sur quelles bases    juridiques nous pouvons nous appuyer. 
Ayant des origines de caractère historique, politique et économique, les conflits interethniques en Afrique se différencient de ceux qui prennent place en Europe par la violence, l’embrasement des régions, l’impuissance des organisations africaines et l’indifférence de la communauté internationale.
 La prise en main de son destin à l’échelle nationale et  régionale conjuguée à une sérieuse intervention des instances internationales semblent être des solutions crédibles à ces conflits.
 Pour étayer cette thèse, seront analysées successivement les origines des conflits, leurs caractéristiques et enfin  les bases juridiques qui peuvent constituer les fondements d’un nouveau contexte en Afrique.

I/ LES ORIGINES DES CONFLITS INTERETHNIQUES :

Les origines des conflits interethniques en Afrique ont  trait à l’histoire tourmentée de ce continent, à sa situation politique défaillante et à la convoitise des richesses de son sous- sol, ce qui les différencie de ceux qui prennent place en l’Europe .
 En effet, tribal et pluriethnique, le continent africain se distingue de son voisin européen par la fragilité des frontières héritées de la colonisation. L’Afrique est le continent noir par excellence qui se compose de différents groupes « raciaux ». [Les pygmées sont un groupe ethnique africain vivant dans la forêt équatoriale, caractérisé par la petite taille de ses individus. Les boshimans,  peuples de l’Afrique australe

A ces particularismes, s’ajoute la diversité religieuse. Certains pays comme le Nigeria sont partagés entre les  influences de trois religions dominantes (Islam : 45%, christianisme :35 % et animisme: 20%). La ferveur religieuse s’accompagne souvent d’intolérance. L’accession au pouvoir d’une communauté religieuse, peut provoquer des troubles  pouvant atteindre l’ampleur d’une guerre civile. En Europe par contre, ces particularismes sont très réduits.
Quant aux frontières, elles sont presque toutes artificielles  en Afrique car, tracées de façon tout à fait arbitraire par les colonisateurs. A partir du moment où les Etats sont décolonisés, la situation est devenue fort grave. Le cas du BIAFRA qui voulait former un Etat séparé et que la fédération du Nigeria a écrasé dans le sang, illustre cette situation.
Occasionnés en Afrique par la lutte pour le pouvoir, l’absence d’une culture démocratique et le dysfonctionnement des structures institutionnelles, les conflits interethniques en Europe sont dus en revanche à la montée  de l’extrême droite au pouvoir dans certains pays .
 En effet, on remarque que la plupart des pays manquent de cadres rompus à l’exercice du pouvoir d’où l’importance des militaires pour tout chef d’Etat en vue de se maintenir au pouvoir.
ATLAS J.A du Continent Africain. Peuples et religions
            En outre, les élections sont souvent perçues par les dirigeants comme un moyen de garder le pouvoir afin d’assurer à leur profit le contrôle des  richesses nationales tout en instaurant un clientélisme sur des bases régionales et tribales.
            De même, il faut reconnaître qu’après l’indépendance les partis politiques uniques se sont révélés être les principaux obstacles à une unité nationale, par le fait qu’ils imposent un monolithisme idéologique prétendant modeler les individus selon un prototype préétabli. La tribu apparaît alors comme le dernier refuge pour des individus désemparés dans une société totalitaire. L’adoption du multipartisme depuis 1989 a porté le nombre des Etats démocratiques de 37 à 53. Toutefois, le bilan de ce processus est très mitigé pour ne pas dire décevant  et se caractérise par le recours incessant aux armes comme moyen de conquête du pouvoir. En Europe ce même  processus a plutôt favorisé l’émergence de partis nationalistes comme ce fut le cas en SERBIE et en CROATIE.
Enfin, les ingérences régionales et étrangères à des fins économiques sont le  catalyseur du chaos général qui affecte certaines régions d’Afrique.
L’ethnie est devenue un prétexte pour certains pays pour s’immiscer dans les affaires intérieures de leurs voisins. Ces derniers interviennent il est vrai  essentiellement pour la maîtrise des ressources importantes .Tel est le cas par exemple du Rwanda , l’un des pays les plus pauvres de la région des grands lacs,  et qui pour acquérir une part des richesses congolaises, surtout en or et en diamant a essayé de déstabiliser l’ordre dans la République Démocratique du Congo, en soutenant les rebelles Banyamulenge ( des Tutsis congolais ) contre les forces congolaises sous prétexte qu’ils pourchassaient les milices des ex-Forces Armées Rwandaises qui l’attaquaient depuis  le Congo.
En out                                                                                                                                            e civile du CONGO  BRAZAVILLE .
Composé d’une multitude d’ethnies mal réparties entre les Etats, confronté à une instabilité politique occasionnée par l’échec de l’instauration de l’Etat de droit et soumis à des ingérences externes et internes, le continent africain est sujet à des affrontements interethniques qui présentent des caractéristiques différentes de celles des conflits interethniques de l’Europe.

II / CARACTERISTIQUES DES  CONFLITS INTERETHNIQUES EN AFRIQUE

L’atrocité, la régionalisation des conflits internes , l’ inefficacité des interventions des organisations Africaines et l’indifférence de la communauté internationale sont les principales caractéristiques des conflits interethniques en Afrique .
La première évolution qu’il paraît important de relever est le caractère de plus en plus systématiquement «  éradicateur » des conflits. Il semble que la défaite de l’adversaire ne suffise plus et que sa disparition totale soit recherchée. On se souvient des terribles images de famine qui avaient ravagé le BIAFRA, le Soudan et la Somalie. Ces désastres étaient jusqu’à présent une conséquence de la guerre, il semblerait  qu’ils en deviennent aujourd’hui des buts. Les raisons en sont multiples ; il faut d’abord impliquer la prolifération des armes dans les zones d’affrontement entre les différentes ethnies bien mieux armées que les troupes régulières. De plus  les adversaires en présence recrutent des partisans de plus en plus jeunes, les enfants deviennent ainsi des ennemis potentiels à éliminer quel que soit leur âge.
 En outre, comme pour l’extension des conflits, leur aggravation est liée au manque de fermeté de l’ONU et de la communauté internationale. L’absence de réaction dans le conflit Soudanais permet aux autorités de poursuivre une politique de «  purification  religieuse »  basée sur le massacre comme sur le déplacement de populations entières.
Quant à la régionalisation  des conflits internes, elle donne lieu à la formation de zones de fuite, de repli ou d’abandon et à des possibilités de manipulation : c’est une conflictualité en spirale du local à l’international.
En effet, les conflits qui embrasent les diverses régions d’Afrique illustrent – à la  différence des conflits sous régionaux internationalisés au temps de la guerre froide- une conflictualité en spirale dont les fondements  se trouvent dans  les  sociétés et les pouvoirs politiques internes et  dont les ressorts ou la dynamique vont du local à l’international. Leur nouveauté réside dans l’hétérogénéité des acteurs collectifs (rebellions, factions, forces armées régulières, milices, bandits) le caractère de plus en plus souvent civil de ces acteurs (enfants soldats, miliciens désœuvrés trafiquants) ainsi que dans l’objet de l’affrontement : non plus seulement le pouvoir, les ressources, les idéologies, mais aussi  des statuts, des valeurs, des croyances.
La violence  d’un conflit interne ne se dérobe pas systématiquement du territoire  national, mais elle mobilise dans ce cas, par delà les frontières  des forces  politiques, sociales, religieuses qui se radicalisent  et sont récupérées par des forces d’opposition. Les conflits internes en Afrique sont surtout la cause d’un nombre  important de personnes déplacées et de réfugiés. Ces derniers atteignent respectivement 15 et 7 millions de personnes en 1996 selon le HCR.
Un degré supplémentaire de violence politique et physique est franchi avec la militarisation de camps de réfugiés Rwandais au ZAIRE par des soldats des forces armées rwandaises fuyant l’arrivée du  front patriotique rwandais. Ce cas d’une armée régulière se réfugiant avec contingents, équipements et armement, et disposant par ailleurs de réserves financières provenant de la banque centrale emportée par d’anciens dignitaires, est significatif de la régionalisation d’un conflit interne.  En Afrique de l’ouest, le conflit  du Libéria montre au grand jour les appuis extérieurs des rebellions à l’insu ou avec la complicité des pays voisins, et leurs circuits mafieux pour entretenir des économies de guerre.
Enfin, le dernier caractère réside dans l’inefficacité des interventions africaines et de la communauté internationale. En effet, face à cette flambée des conflits interethniques, le régionalisme offre jusqu’ici peu de voies de secours. Ces institutions issues des Etats n’ont jamais pleinement fonctionné à cause de la mauvaise communication  intra étatique et interétatique. De plus, avec le changement de nature de la conflictualité, les principales organisations sous-régionales se montrent incompétentes car elles sont prévues pour  prévenir et régler les conflits de toutes natures. Contrairement à cela, en Europe, les organisations régionales s’intéressent pleinement aux différends qui éclatent et créent toujours un climat d’entente pour pouvoir les régler en utilisant tous les moyens adéquats.
L’Organisation de l’unité africaine (OUA) en quarante années d’existence, n’est jamais parvenue  à régler elle-même  un différend sérieux  intra étatique ou interétatique. Néanmoins, avec la tragédie rwandaise et de l’intégration en son sein de la nouvelle Afrique de sud  elle a décidé, lors de son sommet, en juin 1994 à Tunis, d’accélérer  la mise en place de son mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits. La nécessité d’obtenir l’accord préalable de l’ensemble  des parties en conflits, et l’absence des moyens financiers et logistiques risquent cependant de limiter  sérieusement la portée pratique d’une telle décision.
Dans un monde qu’on s’est  plu à d’écrire comme un village  planétaire » où tout se sait  tout de suite en raison de communications quasi instantanées, il aura été possible d’éliminer en quelques semaines entre 500 000 et un million de Tutsis entre le 06 avril 1994 et le mois de juillet de la même année. Cependant, cette instantanéité médiatique s’est montrée indifférente à l’égard des conflits africains. Dans ce cadre, il a fallu attendre le 18 Mai 1994, alors que les grands massacres du Rwanda étaient terminés pour qu’une photographie de « boucherie » monte à « la une » d’un quotidien. Il paraît ainsi que dans ce cas, ce n’est nullement la guerre civile, le massacre planifié des centaines de Hutus et Tutsis qui a le plus inspiré les médias, mais la liturgie humanitaire « exode, et sacs de riz, orphelins et dispensaires, humanité meurtrie et bienfaitrice, images de malheur et mouvements de sauveteur ».
 Ce   génocide, car il faut bien le qualifier ainsi, n’a déclenché aucune réaction internationale, à part la tardive  opération Turquoise de la France qui a eu pour résultat de protéger, non seulement des survivants des massacres, mais aussi des assassins poursuivis par les Forces du Front Patriotique Rwandais.
Plus significatif a été le refus de prononcer le mot génocide dans l’enceinte internationale pendant de longs mois. Ce qui se dissimule derrière cette pudeur  sémantique est bien évidemment le souci des Nations – Unies, et il faut bien le reconnaître de Washington, échaudé par la fâcheuse expérience de la Somalie.
Contrairement à cela, en Europe l’ONU et notamment l’OTAN ont utilisé tous les moyens  nécessaires pour régler le problème Yougoslave.
Ainsi, les conflits interethniques  en Afrique  se spécifient par la violence cherchant la destruction de l’adversaire et son éradication, la conflictualité en spirale du local à l’international et l’insouciance  des instances africaines et internationales. Ainsi peut-on s’interroger : y a t-il des solutions juridiques à ces conflits ?

III- LES BASES JURIDIQUES :

            La volonté et le respect des pactes internationaux, par les constitutions des pays africains, la prise en charge de la résolution de leurs conflits par l’instance panafricaine et les organismes régionaux, avec une coopération active des institutions et de la communauté internationale, sont les bases essentielles pour limiter les crises interethniques.
Les institutions des pays africains doivent garantir l’exercice des droits fondamentaux dans des conditions d’égalité indépendamment de toutes les considérations et se conformer aux résolutions internationales.
Les instruments internationaux ratifiés doivent faire partie intégrante des droits internes. Les lois et autres règlements doivent être en conformité avec les principes généralement reconnus des droits et des accords internationaux. Ainsi, les dispositions du pacte international relatif aux droits civils et politiques et celui relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de même que les dispositions de sauvegarde des droits de l’homme et les libertés fondamentales doivent donc avoir un caractère impératif pour  ositions de la constitution pourraient être contestées devant la justice, de plus cette dernière peut être saisie de toute atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales y compris en cas de discrimination raciale.
Enfin, la voie de la réconciliation nationale doit être suivie par les pays africains malgré les obstacles qu’ils peuvent rencontrer car elle est la seule garantie de la cohabitation entre protagonistes et la seule voie porteuse d’avenir pour leur pays. Nous pouvons citer dans ce contexte le cas du Maroc qui connaît une grande évolution démocratique et dont la constitution garantit à chacun ses libertés fondamentales malgré la multitude des composantes de sa population : Arabes, Berbères et Rifains entre autres, qui ont des dialectes et des coutumes diverses cohabitent dans un climat de paix et de sérénité.
Il apparaît donc que seules des lois respectant les droits de l’homme et l’implication des pouvoirs publics ou le respect des résolutions internationales peuvent conduire à l’apaisement les conflits interethniques en Afrique.
La paix et la sécurité en Afrique dépendent de son aptitude à développer ses propres capacités pour régler ses conflits.
Evoquant le rôle que les organisations régionales pourraient jouer dans le règlement des conflits, l’ancien secrétaire des Nations Unies Mr Boutros GHALI, écrivait dans son rapport intitulé ‘Agenda pour la paix, diplomatie préventive, rétablissement et maintien de la paix’ :
« Au terme de la charte, le Conseil de sécurité a- et continuera d’avoir- la responsabilité principale du maintien de la paix et de la décentralisation de la délégation et de la coopération aux efforts de l’ONU, pourrait non seulement rendre plus légère la tâche du conseil mais contribuer également à la création d’un sentiment plus fort de participation de consensus et de démocratisation en ce qui concerne les affaires internationales ».
Dans ce contexte pour la prévention des conflits interethniques en Afrique, l’OUA doit déployer des efforts pour la mise en œuvre d’un mécanisme ayant pour but, dans un premier temps d’intervenir avant qu’un conflit ne risque de prendre des proportions désastreuses, et dans un deuxième temps de trouver les moyens de mettre en place une capacité militaire d’interposition et de maintien de la paix. Pour cela deux modifications méritent d’être envisagées en ce qui concerne l’organe central des mécanismes de l’OUA. Il s’agit de réexaminer sa composition telle qu’établie par les déclarations du Caire* et d’autre part de faire en sorte qu’y soit assurée la présence militaire. En outre la structure de la décision de gestion des conflits créée en 1992 à Kampala devrait être révisée pour assurer une combinaison de présence civile et militaire. Cette révision aboutirait probablement à la mise sur pied d’une unité militaire efficace et importante apte à  jouer un rôle déterminant dans le traitement des aspects militaires des conflits interethniques.  Parallèlement aux efforts à fournir par l’organisation panafricaine, le rôle à jouer par les organisations sous régionales est à re-dynamiser.   
       Dans les actions où la connaissance du milieu et la rapidité d’intervention sont des facteurs essentiels du maintien d’une crise à un niveau d’intensité « acceptable », le déploiement des contingents africains constitue une solution adaptée ; cette connaissance du milieu doit être valorisée par l’expérience de ce type de missions que nombre de pays africains ont déjà acquise en ayant participé à des opérations telles que UNSOM, IFOR, ou FINUL : le Ghana, le Zimbabwe et la Zambie fournissent plus de 2000 hommes à l’ONU, le Maroc quant à lui participe à la KFOR, la SFOR et le MONUC. Certains contingents ont d’ailleurs fait la preuve de leur capacité à prendre une part active dans des opérations de maintien de la paix s’intégrant parfaitement dans un ensemble multinational.
Ainsi donc il paraît que pour faire face aux problèmes interethniques qui la rongent, l’Afrique doit prendre en main son sort à travers l’OUA et les autres organisations sous régionales.
Pour faire face aux conflits interethniques en Afrique, il faut une mobilisation de la communauté internationale En effet, il est nécessaire de renforcer les institutions internationales appropriées ; en l’occurrence de reconnaître la relation entre violation des droits de la personne et les conflits. La communauté internationale devrait demander des liens plus efficaces entre le dispositif des droits de la personne de l’ONU et le conseil de sécurité. Par exemple le haut commissaire pourrait porter à l’attention du secrétaire général, et, par son entremise, à celle du conseil de sécurité les constatations relatives aux violations des droits de la personne qui engendrent les conflits et menacent la paix et la stabilité. . La communauté internationale pourrait aussi indiquer clairement son appui aux tribunaux des droits de l’homme de l’ONU et au déploiement de moniteurs des droits de l’homme comme dans le cas du Rwanda
Dans un autre contexte la communauté internationale devrait aider à la mise en place de cadres régionaux qui pourraient faire appel à la panoplie des techniques de gestion de conflits, depuis l’établissement des faits jusqu’à la négociation et qui assureraient la coordination avec  les activités de L’O.N.U. On pourrait citer  dans ce domaine le projet français RECAMP ; renforcement des capacités africaines de maintien de la paix  et le projet Américains  A.C.R.I : initiative de réaction aux crises africaines, lancé en 1996 et à propos duquel, l’ex-président des Etats-Unis, Bill Clinton,  en visite à Dakar a déclaré en 1998 : «  son but est  d’aider les Etats à préparer leurs troupes à réagir rapidement et efficacement sous commandement africain à toute crise humanitaire ou menace sur le continent ».
Enfin il faut encourager la transparence et la modération dans le commerce d’armes classiques comme les armes de petit calibre notamment, en rendant possible une déclaration de principe sur cette question. Ceci ne peut se réaliser que par un renforcement de la coopération et de l’échange d’informations entre les  organismes de répression et la mise en place de systèmes normalisés d’identification des armes à feu. Il faudrait également que le régime international régissant les licences d’importation et d’exportation des armes soit plus énergique.
Il s’avère donc que l’adoption d’institutions respectant les pactes internationaux et la prise en charge par l’O.U.A et les organisations sous - régionales du sort du continent au sein des institutions et de la coopération internationales est susceptible  de parer aux conflits  interethniques.

CONCLUSION


En somme, les conflits interethniques en Afrique se caractérisent par l’atrocité, la multiplication de leurs acteurs et la régionalisation ainsi que l’inefficacité des instances régionales et internationales. Les origines de ces conflits ont trait à une histoire tourmentée et à un manque de maturité politique. Toutefois, la volonté et le respect des pactes internationaux par les constitutions des pays africains, la prise en charge de la résolution de leurs conflits par l’instance panafricaine et les organismes régionaux conjugués à une coopération effective des instances internationales restent  les bases juridiques essentielles pour atténuer l’ampleur des conflits interethniques qui ravagent le continent.
Aussi,  nous pouvons penser que la création de l’Union Africaine renforcera  la solidarité et la cohésion dans une communauté plus large des peuples qui transcendent les différences culturelles, idéologiques, religieuses et ethniques.

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